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L'Est républicain du jeudi 21 avril 1904

Le Concours national agricole de Nancy - 2 au 10 juillet 1904

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Nous venons de parcourir le programme du concours agricole qui se tiendra à Nancy du samedi 2 au dimanche 10 juillet 1904. La lecture de ce document administratif ne manque point d'un certain intérêt. Et avec un peu d'imagination, on peut se figurer, par avance, le spectacle fort pittoresque que ne manquera pas de présenter le rassemblement des animaux, des machines, des instruments agricoles, etc., etc.

La première division du programme comprend les animaux reproducteurs de l'espèce bovine. Nous verrons les plus beaux spécimens de la race charolaise, de la race flamande, de cette vaillante race de Montbéliard qui rend de si grands services dans les Vosges.

Les races Suisse, de Villard, de Lans, de Mézenc, seront aussi représentées.

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A côté du mugissement des bœufs, mugitus boum, ce sera le bêlement des moutons. les mérinos de la Bourgogne et de la Champagne, les southdowns, les Schrospshire à laine courte seront amenés à Nancy.

Conformément au règlement du concours, tous les moutons devront avoir été tondus complètement depuis quinze jours au plus et une mèche de laine devra être laissée derrière leur épaule gauche.

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On n'acceptera pas de sujets de l'espèce porcine nés après le 1er novembre 1903. De nombreux prix seront décernés au précieux animal, au « char ange » de Charles Monselet.

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Les éleveurs enverront à Nancy de nombreux animaux de basse-cour » coqs et poules de la Bresse, des races Caumont, ardennaise, Coucou de Malines, Orpinghton.

Il y aura des oies, des canards, des pintades et de multiples variétés de lapins » lapins béliers, lapins russes, lapins à fourrure, lapins angoras.

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Le concours comportera aussi une importante exposition des vins et eaux-de-vie de l'Est, de l'Ile-de-France, de la Champagne, de la Bourgogne et du Beaujolais, des cidres, poirés et eaux-de-vie dérivées du Nord et de l'Est.

Les amateurs de fromages seront satisfaits. Ils auront toute la « symphonie » de leurs produits favoris » Géromé, Munster, Rollot, Maroilles, Void, Langres, Troyes, Saint-Florentin.

Près des fromages à pâte molle figureront les fromages à pâte ferme, les larges gruyères.

Les habiles fermières tiendront à l'honneur d'envoyer à Nancy leurs beurres savoureux. D'appréciables récompenses sont réservées aux produits de l'horticulture et de l'arboriculture, aux fleurs et plantes d'appartements.

Une exposition agricole de l'importance de celle de juillet prochain, permet d'englober les produits de la pisciculture, des exploitations forestières, etc., etc.

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Le jury de l'exposition, nommé par le ministre, aura pour président le commissaire général du concours, haut fonctionnaire du ministre de l'agriculture.

Il sera, bien entendu, divisé en sections. Chacune des sections statuera et délibérera sur les récompenses mise à la disposition par l'arrêté ministériel ; elle nommera son président et son secrétaire.

Nous reviendront encore prochainement sur ce grand concours qui constituera une puissante manifestation de cette agriculture que le bon Sully appelait avec tant de justesse « une des mamelles de la France ».

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L'Est républicain du mercredi 22 juin 1904

Le Concours national agricole - 2 au 10 juillet 1904

Ville de Nancy

Voici le programme du concours national agricole dans la promenade de la Pépinière, du samedi 2 juillet au dimanche 10 juillet 1904, et des expositions d'horticulture et d'apiculture, organisée dans la promenade de la Pépinière pendant la durée du Concours agricole, par la Société centrale d'horticulture et par la Société d'apiculture de l'Est »

SAMEDI 2 JUILLET

Concours agricole. — Réception des machines et instruments, de 8 heures du matin à 4 heures de l'après-midi, classement et montage.

A 9 heures du soir, retraite aux flambeaux sur la place Stanislas, par les musiques, tambours et clairons des régiments de la garnison. Pavoisement et illumination des édifices publics de la place Stanislas.

DIMANCHE 3 JUILLET

Concours agricole. — Continuation de la réception des machines et instruments et réception des produits, de 8 heures du matin, à 4 heures de l'après-midi.

A 8 heures du soir, musique militaire au kiosque de la Pépinière.

LUNDI 4 JUILLET

Concours agricole. — Continuation de la réception des produits, de 8 heures du matin à 2 heures de l'après-midi.

MARDI 5 JUILLET

Concours agricole. — Ouverture au public de l'exposition des machines, à 8 heures du matin.

A 8 heures du soir, musique militaire au kiosque de la Pépinière.

MERCREDI 6 JUILLET

Concours agricole. — Exposition des machines, à 8 heures du matin. Réception et classement des animaux. Ouverture au public des expositions d'horticulture et d'apiculture.

A 8 heures 1/2 du soir, musique militaire sur la place Stanislas. — Illumination de la place.

JEUDI 7 JUILLET

Concours agricole. — Exposition générale. Ouverture au public des expositions de produits et machines. — A huit heures du matin, opération du jury des animaux.

A 8 heures du soir, musique militaire au kiosque de la Pépinière. Illumination de la promenade.

VENDREDI 8 JUILLET

Concours agricole. — Exposition générale. A 2 heures de l'après-midi, réunion des exposants sous la présidence du commissaire général.

A 8 heures 1/2 du soir, concert donné au kiosque de la Pépinière par la Lyre lorraine et la Chorale de l'Est.

SAMEDI 9 JUILLET

Concours agricole. — Exposition générale.

A 8 heures 1/2 du soir, concert donné au kiosque de la Pépinière par l'Harmonie nancéienne et la Chorale Alsace-Lorraine.

DIMANCHE 10 JUILLET

Concours agricole. — Exposition générale et clôture du concours.

A 2 h. 1/2 de l'après-midi, distribution des récompenses à la salle Poirel. A 7 heures du soir, banquet à l'hôtel de ville.

A 8 heures du soir, musique militaire sur la place Stanislas et au kiosque de la Pépinière. Illumination de la place Stanislas.

Prix des entrées »

Au concours agricole, les mardi 5, mercredi 6, vendredi 8 et samedi 9 juillet, 1 fr. ; le jeudi 7 juillet (opération du jury des animaux), 2 fr. ; le dimanche 10 juillet, 25 centimes.

A l'exposition d'horticulture, du mercredi 6 juillet au samedi 9 juillet, 0 fr. 50 ; le dimanche 10 juillet, 25 centimes.

A l'exposition d'horticulture, du mercredi 6 juillet au samedi 9 juillet, 0 fr. 50 ; le dimanche 10 juillet, 0 fr. 25.

A l'exposition d'apiculture, du mercredi 6 au samedi 9 juillet, 0 fr. 25 ; le dimanche 10 juillet, entrée gratuite.

Le concours agricole sera fermé à sept heures du soir et les entrées cesseront à partir de six heures et demie.

Il ne sera pas rendu de monnaie aux bureaux d'entrée. Un bureau de change sera établi dans la grande allée centrale de la promenade.

Des cartes d'abonnement au prix de 5 fr. sont délivrées chez le concierge de l'hôtel de ville, à partir du mardi 21 juin ; elles donnent droit à l'entrée permanente du concours agricole et des expositions d'horticulture et d'apiculture.

Les droits d'entrée ont été arrêtés entre le commissaire général et l'administration exclusive du commissaire général.

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L'Est républicain du mardi 28 juin 1904

Le Concours national agricole - 2 au 10 juillet 1904

M. Randoingt, inspecteur général du ministère de l'agriculture, commissaire général du Concours national agricole, est arrivé lundi à Nancy, où il s'installera jusqu'à la fin du concours.

Les travaux d'installation de ce dernier sont poussés de la façon la plus active. Il n'y a, en effet pas de temps à perdre, puisque le concours commence le samedi 2 juillet, par la réception des machines et instruments agricoles.

Le concours couvre à peu près les deux tiers de la Pépinière. Il comprend trois parties distinctes » l'exposition d'horticulture, l'exposition d'apiculture et le concours agricole proprement dit.

L'exposition d'horticulture s'ouvrira dans la grande allée, près du buffet Clérin.

On annonce des merveilles horticoles. Plusieurs maisons de Paris des plus courues exposeront des fleurs de choix. D'autres parts, les horticulteurs nancéiens s'occupent activement afin de figurer en bonne place à l'exposition. De vieilles maisons de Nancy qui n'avaient pas exposé depuis longtemps, se préparent à exciter l'admiration des nombreux visiteurs.

Les roses seront parait-il, en quantité, et présenteront les types les plus rares et les plus récents. L'exposition d'horticulture englobera tout un carré de la promenade.

Un emplacement spécial sera réservé dans ce carré à l'exposition d'apiculture, qui aura naturellement une entrée et une sortie spéciale.

L'entrée principale du concours se trouve juste devant le jet d'eau. Près de cette entrée, à droite, s'élève le poste de police. Un peu plus loin, toujours à droite, à l'extrémité du jet d'eau, le bureau du commissariat général. A gauche et en face on trouve le bureau du jury.

Nous voici dès lors en plein concours agricole, qui occupe quatre vastes carreaux. A droite les produits, les petits instruments agricoles, l'espèce ovine, l'espèce porcine, les volailles.

Du côté gauche de la porte du boulevard s'élève le commissariat des animaux, du côté droit le commissariat des instruments.

Dans les carreaux de gauche, l'espèce bovine et aussi des représentants de l'espèce ovine.

Les sapeurs-pompiers occuperont un bâtiment accolé au mur de la rue Sigisbert Adam.

Il ne reste plus qu'à souhaiter au concours agricole un temps propice.

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A l'occasion du concours national agricole, le Musée de peinture de l'hôtel de ville sera ouvert au public les samedi 2, lundi 4, mardi 5, mercredi 6, vendredi 8 et samedi 9 juillet, de 10 heures à midi et de 2 heures à 4 heures, et les dimanches et jeudi de la même semaine, aux heures ordinaires.

Le musée lorrain sera ouvert du 2 au 10 juillet, de 10 heures à midi et de 2 heures à 4 heures.

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L'Est républicain du jeudi 30 juin 1904

Concours national agricole - 2 au 10 juillet 1904

Mesures d'ordre et de police

Le maire de la ville de Nancy,

Vu le programme général du concours national agricole »

Vu la loi du 5 avril 1881 ;

Considérant qu'il y a lieu, de la part de l'autorité municipale de prendre des mesures d'ordre à l'occasion de ce concours ;

Arrête »

Article 1er. — A dater du jeudi 30 juin et jusqu'au lundi 11 juillet, inclus, l'entrée de la Pépinière, par la grille du boulevard de la Pépinière, est interdite à toute personne non munie d'une carte de l'exposition ou d'une carte de service.

Art. 2. — La circulation des cars du tramway, celle des chevaux et des voitures, sera interdite sur la place Stanislas et dans la rue Héré, le samedi 2 juillet de huit à dix heures du soir.

Art. 3. — M. le commissaire central de police est chargé d'assurer l'exécution du présent arrêté qui sera publié et affiché.

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L'Est républicain du 1er juillet 1904

Le Concours national agricole - 2 au 10 juillet 1904

Maintenant qu'il en est temps, encore, les organisateurs de l'exposition d'horticulture devraient bien se hâter de faire disparaître le portique représentant une serre et qui est censé orner l'entrée de cette exposition.

Ce décor rococo n'est pas à sa place. Il aurait passé à la rigueur il y a cinquante ans. Qu'on le relègue au plus vite dans les tréfonds poussiéreux d'où on n'aurait pas du le faire sortir.

L'enceinte de l'exposition d'horticulture est limitée par un grillage en fil de fer.

Un jardin anglais a été fort artistiquement arrangé sous une vaste tente.

Pour cela, des terres ont été placées par petits monticules. D'habiles paysagistes y ont planté du gazon de façon à former de savants dessins. Et sur le vert tendre se détacheront les couleurs brillantes de fleurs superbes.

De chaque côté de la tente se trouveront des tables sur lesquelles seront exposés les plus beaux produits.

Mais, pour les fleurs, il faut de l'eau, beaucoup d'eau, aussi l'exposition va-t-elle être dotée d'une conduite d'eau de Moselle qui restera en prévision de prochaines expositions.

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Le comice agricole amène le remplacement des bancs de la Pépinière.

De vieux Nancéiens ne voient pas disparaître sans mélancolie ces vénérables bancs sur lesquels tant de gens se sont assis, tourlourous en pantalon rouge, vieillard au déclin de l'existence, venant cherche à la Pépinière un peu de verdure et de soleil.

Les bancs vont servir à chauffer les bureaux municipaux cet hiver. .

Ceux qui les remplacent se composent de montant en fonte moulurée avec une mortaise dans leur extrémité supérieure pour y passer un dossier fermé d'une unique barre de bois.

Jadis les bancs étaient peints en vert tendre, maintenant on les a passés au marron foncé.

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Les baraquements affectés aux animaux qui prendront part au concours reçoivent un aménagement fort convenable.

Dans chaque case, un énorme bac à eau servira à étancher la soif de ces bêtes.

Enfin, on donne un dernier coup de ??? aux baraquements. la peinture à l'huile, jaune ocre, n'est pas épargnée.

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Le service de contrôle et perception sera fait au concours uniquement pas les contrôleurs, brigadiers et préposés de l'octroi de Nancy.

Ce sera une occasion pour ceux-ci de revêtir, pendant dix jours, leur grand uniforme et de ceindre leurs sabres, identiques à ceux que portaient autrefois les élèves de l'école forestière.

Les employés de l'octroi seront pendant ce laps de temps, fortement surmenés.

Il ne saurait en être autrement. Il faut en effet, que le service journalier soit assuré dans tous les bureaux de la ville, car les bestiaux ou les objets soumis aux droits qui figureront au concours sont fort nombreux. Il y en aura beaucoup qui seront placés en entrepôt, c'est-à-dire ne payant les droits d'octroi qu'en cas de vente à Nancy. Il faudra donc contrôler l'arrivée et le départ, mais on sait fort bien que les préposés ne boudent pas sur la besogne.

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On annonce l'arrivée par la gare de Mon-Désert de nombreux trains de bestiaux. Plusieurs commissionnaires en bestiaux de notre ville ont été chargés par les exposants de surveiller et de faire donner tous les soins nécessaires au bétail qui sera installé au concours.


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L'Est républicain du dimanche 3 juillet 1904

Le Concours national agricole

Médaille du Concours national agricole de 1904

En raison du concours agricole, dont l'heure d'ouverture officielle s'avance, la place Stanislas a reçu samedi matin ses trophées habituels de drapeaux, ainsi que les écussons qui d'ordinaire les accompagnent.

Toute la journée, des ouvriers peintres ont travaillé à approprier les grilles des fontaines d'Amphitrite et de Neptune, au détriment de nombreux nids de moineaux intercalés entre les feuilles d'acanthe des pilastres.

De cette façon, les brins de paille de ces nids ne terniront plus l'œuvre de Jean Lamour, que les visiteurs pourront discerner dans toute sa beauté.

La compagnie des tramways sur les cars de la ligne Préville-Pépinière, a mis une large bande portant « service du concours », ce qui facilitera aux étrangers la recherche des voitures à prendre pour se rendre au concours. Tous les cars sont suivis de remorque. la gare est également pavoisée.

La retraite aux flambeaux

Depuis plusieurs années, Nancy n'avait pas eu de retraite aux flambeaux, spectacle pourtant si aimé de la population. Aussi l'annonce d'une de ces retraites pour terminer la première journée du concours national agricole, avait-elle été accueillie avec une vive satisfaction.

Samedi, dès huit heures du soir, les rues qui conduisent sur la place Stanislas présentaient une grande animation. Peu à peu la foule s'accumule et prend patience en regardant s'allumer les rampes de gaz des bâtiments de la place et les motifs décoratifs lumineux de l'hôtel de ville.

Les quatre musiques de la division et la fanfare des hussards arrivent successivement et se placent dans le large espace compris entre la statue de Stanislas et la mairie, faisant face à ce monument.

La foule augmente sans cesse, débordant bientôt dans les rues voisines.

A neuf heures moins quelques minutes, le « garde à vous » est sonné par les clairons, puis, au premier coup de neuf heures, les tambours battent la retraite de pied ferme. la reprise est faite par les trompettes, puis par les clairons.

Puis, les quatre musiques, dirigées par M. Leblan, chef de musique du 69e, jouent le défile de Sambre-et-Meuse, le Père la Victoire< et la Chasse Louis XIV. Dans ce dernier morceau, œuvre de Millot, l'ancien et distingué chef de musique du 37e, les trompettes ont une partie toute spéciale. Exécuté par cette masse orchestrale, ce morceau est du plus joli effet. Aussi la foule a-t-elle applaudi largement nos musiques régimentaires qui avaient déjà obtenu des applaudissements après chaque morceau.

Enfin, après l'exécution de la Marseillaise, commence la dislocation. Les musiques regagnent chacun leur caserne respective, escortées par les porteurs de torches et suivis par une foule énorme.

Celle du 26e quitte la place par la rue de la Constitution ; celle du 69e la rue Héré ; le 37e s'en va par la rue Stanislas ; le 79e par la rue des Dominicains et enfin la fanfare de hussards par la rue Gambetta.

De nombreux soldats, qui avaient quartier libre jusque dix heures, ont attendu le passage de leur musique pour regagner gaiement leur chambrée.

Jusque vers onze heures, la ville a présenté une grande animation, les établissements ayant bénéficié de nombreuses visites qui étaient sorties par cette belle soirée d'été pour entendre la retraite.


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L'Est républicain du lundi 4 juillet 1904

Le Concours national agricole

Dimanche, le programme du concours régional agricole comportait simplement le classement des machines et l'installation des produits.

Les voyageurs venus à Nancy pour visiter le concours étaient fort nombreux, et les trains étaient presque aussi bondés que pour les fêtes de la Pentecôte.

Malheureusement, une grande quantité de personnes ont été déçues. En effet, pour pénétrer dans l'enceinte du concours il fallait avoir ou une carte d'exposant, ou une carte valable pour toute la durée du concours, dont le coût est et de 5 fr. et que l'on délivrait seulement à la mairie.

Beaucoup de personnes, venues tout exprès à Nancy, auraient sans doute versé cette somme sans trop rechigner, mais les démarches pour avoir cette carte les ont fait reculer. Ne pourrait-on en délivrer au contrôle placé à l'entrée du concours ?

Ajoutons que, de huit heures à neuf heures et demie du soir, la musique militaire aurait attiré à la Pépinière une foule nombreuse.


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L'Est républicain du mardi 5 juillet 1904

Le Concours régional agricole

La journée de lundi

La journée de lundi a été consacrée, au concours agricole de la Pépinière, à une préparation fiévreuse, car on sait que le concours est ouvert au public ce matin mardi.

Beaucoup de personnes ont pu néanmoins visiter le concours, et cette promenade ne manquait ni de charme ni de pittoresque, sous la verdure tendre des grands arbres.

L'armée pacifique et imposante des machines agricoles occupe de larges emplacement; Un peut actif d'ouvriers s'occupe autour d'elles, donnant à batteuses, scarificateurs, moissonneuses-lieuses le dernier « coup de flou ».

Nous notons les noms de vieilles maisons lorraines » Meixmoron de Dombasle, Breton, d'Einvaux, etc., etc.

Après les instruments, les produits agricoles » Betteraves monstres, épis digne de Chanaan qu'on arrange dans de savant assemblages propres à flatter l'œil du public. Et des « industries » diverses s'installent à la hâte » fabricants de poudre, de produits mirifiques propres à vous redonner une pimpante jeunesse.

Nous remarquons en passant l'exposition des Alsaciens-Lorrains habitant la Tunisie. Et sur l'herbe rare sont déballés un tas de choses d'Orient apportant un captivant parfum exotique.

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A l'exposition d'horticulture, on travaille ferme, dans la soirée, on a commencé à garnir les massifs placés devant la tente principale, où se trouvent les jardins anglais. Mardi, ce sera le tour des autres, puis on garnir les tables de fleurs coupées fort rares.

Des plantations d'arbres se poursuivent aussi activement, les espaliers de toutes sortes sont fort nombreux.

On n'oublie pas non plus les arbres verts. Voilà, parmi les jeunes sapins, des pins, des mélèzes, etc., etc. Le décor en est de plus agréable.

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On admirait à l'entrée une véritable collection de fleurs de toutes espèces, de variétés excessivement rares qui ont été déposées autour de la partie inférieure du jet d'eau, où elles occupent une surface de quarante mètres carrés environ.

C'est d'abord toute une gamme de capucines, d'œillets odorants de toute beauté, de pétunias, fuchsias, reines marguerites, immortelles et tout un choix de chrysanthèmes précoces.

Rappelons que les animaux arrivent mardi soir et mercredi matin.

Le concours battra son plein dès jeudi.

Société centrale d'agriculture

Sur la demande du bureau de la Société centrale d'agriculture, M. le directeur général des eaux et forêts a bien voulu, à l'occasion du concours national d'agriculture, autoriser les membres des sociétés agricoles et le public, à visiter les belles collections forestières exposées dans les salles de l'École nationale forestière, rue Girardel, 10.

Les expositions seront visibles gratuitement les jeudi, vendredi et samedi 7, 8 et 9 juillet, de 3 à 5 heures du soir.


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L'Est républicain du mercredi 6 juillet 1904

Le Concours régional agricole

La journée de mardi

Mardi, le concours agricole a reçu un nombreux public naturellement composé d'éléments très différents. On y remarquait de gros agriculteurs de haute carrure venant étudier le fonctionnement des nouvelles machines agricoles. Nombre de celle-ci ont fonctionné, notamment des moissonneuses-lieuses du dernier modèle, de la plus grande perfection dans la plus grande simplicité de rouages. A côté des locomotives poursuivaient silencieusement une tâche énorme, cependant que de toutes parts les moteurs électriques, à gaz, à pétrole étaient mis en branle.

On s'accordait généralement à reconnaître les progrès considérables réalisés par la construction des machines agricoles et que le concours permettait de constater dans toute leur plénitude.

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La grosse chaudronnerie a une place près des machines agricoles. On y remarque fort une chaudière de brasserie, d'une capacité de 8.000 litres, et un ingénieux alambic dû à un de nos plus jeunes fabricants nancéiens.

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Mais le grand public, sans se désintéresser des machines, était attiré surtout par les produits agricoles, installés sous des tentes coquettement aménagées. C'est un vrai régal pour le citadin que le concours agricole, que le spectacle de tous ces épis de belle venue, de ces légumes plantureux à souhait.

L'école d'agriculture de Tomblaine a une très belle exposition de produits agricoles qui n'occupe pas moins de 25 mètres de long. Noté aussi l'exposition des produits sélectionnés du syndicat agricole de Lunéville.

Le comité de Madagascar (section de Nancy et l'enseignement colonial de notre Université ont tenu a être représentés au concours.

On a beaucoup admiré mardi l'exposition du comité de Madagascar qui permet de bien comprendre les ressources merveilleuses de notre grande colonie française.

Les dames s'extasiaient devant de superbes étoffes féminines du tissu le plus fin, le plus léger, le plus solide.

Des livres sur Madagascar, des cartes, des plans divers augmentent l'intérêt de cette exposition au milieu de laquelle se trouve une belle photographie de M. le gouverneur général Galliéni, qui a tant fait ou fait tant encore pour la prospérité de la « grande île ».

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Il y a aussi au concours agricole des « à côté » fort pittoresque et intéressants. Un de nos concitoyens expose une immense cage, fuit patient du labeur de longues années, et des maréchaux-ferrants prouvent que leur valeur professionnelle vaut bien celle de leurs pères astreint au « chef d'œuvre ». plus loin, une maison de chocolat, avantageusement comme sur la place de Nancy, montre un savant arrangement d'exquis produits qui font venir l'eau à la bouche.

Et la vaste Pépinière vibre de gaieté, de joie dans le travail. Le soleil est radieux, il se joue dans la voute des grands arbres. Les instruments peinturlurés de clair ressortent dans la verdure tendre. la lumière scintille sur les serpes, sur les bêches comme sur l'acier de glaives et d'épées.

De la caserne voisine viennent d'alertes sonneries. Et des soldats se penchent aux fenêtres prodigieusement intéressés par cette vivante aquarelle qui se déroule sous les yeux.

St tout le monde souhait du fond du cœur que le beau temps continue, ce beau temps qui permet d'apprécier à leur entière valeur tous les efforts réalisés.

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Mardi soir, comme on l'avait annoncé, les animaux ont commencé à arriver. Leur masse meuglante, bêlante, taureaux, bœufs, vaches, porcs, brebis a dû passer à travers un réservoir placé près de la porte du boulevard de la Pépinière et qui était rempli d'une solution désinfectante, de façon à éviter les maladies épidémiques.

Tout a d'ailleurs, été arrangé pour le mieux, afin de recevoir ces hôtes de quelques jours qui ont trouvé des box suffisamment larges, une bonne quantité de paille, de l'eau, de la provende à discrétion.

Poules, coqs, dindons sont arrivés aussi, et la Pépinière va retentir de joyeux cocoricos.

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On a beaucoup travaillé, mardi, à l'achèvement de l'exposition d'horticulture. Nos horticulteurs nancéiens, jeunes et vieux, mettaient fiévreusement « la main à la pâte », pâte délicate se composant des fleurs les plus tendres, les plus brillantes.

Nous reviendrons demain en détails sur cette exposition d'horticulture qui comptera — croyons-nous — parmi les plus belles, les plus originales, les mieux réussies que nous ayons eues à Nancy.

Il serait superflu de dire qu'une activité de ruche régnait mardi à l'exposition d'apiculture qui sera également très remarquable. Nos apiculteurs la préparent depuis longtemps avec une constance, digne d'admiration. Chaque apiculteur a une âme d'apôtre. Entendez-le parler des ses ruches.

Dans quel enthousiasme ne les décrit-il point, détaillant par le menu les mœurs, si curieuses des abeilles, vantant les perfectionnements ingénieux qu'il a apporté à leur habitation, tachant de faire de vous un apiculteur « distingué ». Comme les économistes, les apiculteurs le sont tous !

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En veillant aux portes de l'exposition, chargés de percevoir les prix d'entrée, nos braves employés d'octroi.

Ah ! ils n'ont plus le képi légèrement « bahuté », la petite tunique lâche, le pantalon bon enfant qui constitue leur tenue habituelle. Ils ont revêtu leur uniforme de parade » la longue tunique verte dont le vert évoque la profondeur des étangs moirés. leur képi ne s'abandonne plus négligemment en des plis fantaisistes, il est rigide, rigide comme le règlement d'octroi lui-même.

Et les flancs des préposés sont ceints d'un sabre un peu antique semblable à celui que portaient les forestiers jadis, mais sabre imposant tout de même.

Puisse ce sabre n'être jamais sorti de sa gaine de cuir et ne point servir à mettre à mort quelque taureau qui, saisi du mal du pays, essaierait de franchir les limites provisoires du concours agricole.


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L'Est républicain du jeudi 7 juillet 1904

Le Concours régional agricole

La journée de mercredi

L'ouverture de l'exposition d'horticulture

Le « clou » de la journée de mercredi a été comme on s'y attendait d'ailleurs, l'ouverture de l'exposition d'horticulture qui s'est faite par un temps à souhait.

C'était plaisir de constater tous les progrès réalisés par nos horticulteurs, qui se sont littéralement surpassés, produisant de véritables œuvres d'art par de savantes combinaisons de couleurs et de parfums.

Dès l'entrée de l'exposition, que continue à surmonter l'affreux décor centenaire, les yeux sont charmés par les riches massifs des maisons Lemoine, Bel, Rogé de Nancy ; ils se reposent sur la verdure tendre des produits des pépinières de MM. Picoré et Antoni Muller.

Pénétrons sous la grande tente. Nous y notons les bégonias tubéreux de M. Tallandier, les crotons de M. Bel.

L'exposition de M. Vilmorin est digne de la réputation de cette vieille maison parisienne.

MM. Lemoine ont apporté leurs dernières créations de glaïeuls et M. Coquelet, des fleurs dont l'ensemble est peut-être un peu trop funéraire.

On s'arrête beaucoup devant les corbeilles d'orchidées, les plantes garnies, les vases décorés où M. Charles Grandjean, le jeune et excellent horticulteur de la rue Saint-Jean, a déployé un goût très sûr et une réelle science professionnelle.

Plus loin, l'exposition de M. Laurent jeune, de Rosières-aux-Salines, n'occupe pas moins de 20 mètres de long. Elle montre toute une gamme précieuse de roses. Parmi les nouveautés, signalons » Mme Antony Choquens, Souvenir de Pierre Notting, Mme Jean Dupuy, capitaine Millet, etc., etc. Cent roses s'épanouissent en cent variétés.

Près de l'exposition de roses Laurent, se trouvent les roses renommées de M. Kettein, notre voisin du Luxembourg, et de M. Muller, qui a voulu apporter des fruits de toute beauté.

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L'exposition d'horticulture comprend une autre tente.

Dès qu'on y pénètre, on ne peut que se joindre aux approbations admiratives motivées par une table de banquet merveilleusement ornée d'orchidées par les soins de la maison Chevalier.

Devant les verres multiples et scintillants, les couverts luxueux s'épanouissent des fleurs merveilleuses.

Grand succès également pour la maison Grandjean père rue des Dominicains. Sur un somptueux décor de tentures blanches, occupant le fond de la tente, se détachent des illiums, des arums, des anthuriums. Les fleurs les plus rares ornent une table de festin comme on rêverait pour une noce de légende.

L'abondance des matières nous oblige à écourter le compte rendu de notre visite à l'exposition d'horticulture. Son ensemble montre bien que Nancy ne cesse de grandir en tant que centre horticole dont la réputation va jusqu'à l'étranger. Il y a lieu de nous féliciter de cette expansion de l'horticulture florale nancéienne, elle ne constitue par une des moindres manifestations de la vitalité, de l'intelligence toujours en éveil du Lorrain pour trouver de nouvelles formules pour perfectionner une science qui est aussi un art par bien des côtés.

A travers le concours

L'exposition apicole n'était pas encore ouverte au public mercredi après midi.

Quant au concours proprement dit, il a reçu de nombreux visiteurs qui s'intéressaient vivement au fonctionnement des machines, à l'examen des produits.

Les animaux ont continué à arriver par la porte du boulevard de la Pépinière et naturellement ils devaient tous passer comme la veille par l'espèce de réservoir rempli d'une mixture blanchâtre et où ils abandonnent, parait-il tous les microbes de la fièvre aphteuse.

Quelques taureaux ne se prêtaient pas de bonne grâce à ce passage hygiénique, mais de robustes bouviers les prenant qui par la queue, qui par les naseaux, avaient bientôt fini de rompre la résistance des ruminants récalcitrants.

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Les cages de l'espèce galline sont maintenant remplies. Des coqs jettent leurs éclatantes fanfares, des dindons gloussent, des poules caquêtent, rappelant les bonnes promenades qu'elles vont bientôt reprendre aux environs de la ferme.

Les moutons bêlent dans leurs box. Ils sont bien lavés, bien peignés, énormes, quelques-uns d'une invraisemblable largeur, que de côtelettes, seigneur, que de plantureuses côtelettes.

L' « animal roi », le « cher ange » dit Charles Monselet, le cochon, est aussi très visité. Il est vrai que les échantillons de la race porcine amenés au concours sont presque tous remarquables.

Il y a des verrats à la croupe formidable, des truies puissantes et hideuses dont les amours de petits cochons roses tirent les pendantes tétines. Et tout cela grogne, grouille au bon soleil.

Et dans la foule c'est le triomphe des chevaliers, des officiers du Mérite agricole. Le ruban vert fleurit, il est gai, pimpant, couleur d'espérance, évoquant la promesse de prochaines récompenses à l'imposante cohorte des éleveurs dont la sollicitude s'emploie autour du beau bétail des vieilles races de France.

Le banquet des Société d'horticulture

Mercredi, à 7 heures et demie du soir, dans les salons Walter, place Stanislas, à été servi un grand banquet de la Société d'horticulture comprenant environ 70 couverts. M. Beauchet, maire de Nancy, président d'honneur de la Société, présidait, ayant à ses côtés MM. Le Monnier, président effectif de la Société ; Lemoine père, l'horticulteur bien connu ; Galeslott, d'Amsterdam, président du jury, etc., etc.

Le banquet a été fort bien servi dans les bonnes traditions de la maison Walter. Les convives avaient devant eux le spectacle de la place Stanislas illuminée et d'où venaient les accents vibrants d'une excellente musique.

Lorsque le champagne eut coulé dans les flûtes, M. Beauchet s'est levé le premier. Il s'est dit très heureux de présider à ces agapes fraternelles et a retracé tout le plaisir qu'il avait éprouvé en visitant l'exposition d'horticulture qui lui a rappelé les jardins célèbres de Lucullus, de Pompée, de l'Alcazar, de Séville.

Dans son toast bourré de citations littéraires, archéologiques, mythologiques, M. Beauchet a vanté le travail des horticulteurs, il a bu finalement à la santé de ces « amants de la nature ». (Applaudissements.)

M. Le Monnier s'est levé ensuite, il a remercié vivement toutes les personnes qui ont coopéré au succès de l'exposition et notamment MM. Lemoine, Tallandier, Gerbeaux, hors concours.

Le président a annoncé que le grand prix d'honneur avait été décerné à MM. Bel, de Nancy ; le premier prix d'honneur à M. Muller, de Boudonville ; des prix d'honneur à MM. Vilmorin, de Paris ; Laurent jeune, de Rosières ; à la société de l'Abietinée, à M. Charles Grandjean.

M. Rogé a obtenu une médaille de vermeil, M. Picoré une médaille d'argent, etc., etc.

L'orateur a bu en terminant aux dévoués membres du jury. (Applaudissements.)

Le président du jury, M. Galeslott, d'Amsterdam, a bu à l'horticulture française. M. Wagner, secrétaire de la Société d'horticulture de Strasbourg, dans un toast plein d'émotion, de cœur, de patriotisme a retracé les liens qui unissent toujours sa société à la mère-patrie.

M. Muller a bu à M. le maire de Nancy et aux membres du jury. M. Crousse a clos la série des toasts en associant dans un même sentiment de reconnaissance, M. Léon Simon, l'ancien président de la société, la presse nancéienne et M. Picoré, l'infatigable professeur. Naturellement tous ces toasts ont été fort applaudis et les convives se sont séparés vers onze heures en emportant la meilleure impression de cette cordiale réunion.


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L'Est républicain du vendredi 8 juillet 1904

Le Concours régional agricole

La journée de jeudi comportait, outre l'exposition générale, l'ouverture au public des expositions des produits et des machines.

A huit heures du matin, ont commencé les opérations du jury des animaux.

Le prix de l'entrée était de 2 fr.

Les résultats de la journée ont été excellents, surtout pour le commerce nancéien. En effet, à l'occasion du concours, plus de 15.000 personnes sont venues jeudi à Nancy par le chemin de fer. Les trains étaient littéralement bondés et les nombreux hôtels de Nancy étaient pris d'assaut par les voyageurs. Au concours agricole, la foule n'a cessé de se presser, surtout autour des boxes où sont installés les bestiaux. Dans l'après-midi, on a commencé la distribution aux intéressés des plaques en fonte décorée indiquant les prix obtenus.

Quant aux machines, elles semblaient être en plain travail. Sous l'action de vrais moteurs bijoux, elles fonctionnaient sans répit, tandis que de temps en temps, on entendait les salves d'artillerie tirées par le canon paragrêle.

L'exposition d'agriculture

Très réussie l'exposition de la Société d'apiculture qui s'est ouverte jeudi. Les organisateurs M. du Chatelle, président, M. Authelin, vice-président de la société, MM. Picoré, Roy, Pierre Boyer, Henri Bernard, méritent de chaudes félicitations.

Nous tâcherons de revenir sur cette exposition. Mentionnons dès aujourd'hui les remarquables ruches de M. Roy, dont les plaques en verre permettent de voir le travail des abeilles. M. Roy possède à Malzéville un rucher modèle des plus curieux à visiter.

Citons aussi les ruches rustiques de M. Guillaume, de Sandaucourt, les ruches de montagne de M. l'abbé Guyot, les productions originales de son frère, les miels et cire de MM. Chottin-Varoquier, à Villers-la-Montagne, Alfred Viviers, à Saulxures-les-Vannes, Picoré, Chardin, etc., etc.

Les volailles

Aux animaux de basse-cour, nous remarquons une très belle exposition de volaille des établissements VOITELLIER.

Cette maison, dont la réputation ancienne n'est plus à faire, a remporté encore dans notre ville de Nancy toutes les premières récompenses » notons le prix d'ensemble gagné par dix premiers prix, six deuxièmes, sept troisièmes et plusieurs complémentaires.

Il faut voir ces volailles magnifiques » ces coqs Brahma, Cochinchinois, Langsham, Padoue, etc. et ne pas oublier au passage les races françaises telles que les Houdan, Mantes, La Flèche, Bresse, Faverolle.

Au surplus les établissements VOITELLIER qui n'ont pas hésité devant aucun sacrifice, ont installé à côté même des volailles, une exposition de matériel de basse-cour » couveuses artificielles, éleveuses, gaveuses, et l'on peut se rendre compte par la bonne mine des petits poussins de l'excellence des appareils de cette maison.

Nous ne saurions trop conseiller une visite aux établissements Voitellier à toute personne désireuse d'avoir une basse-cour bien composée.

Pour tous renseignements, si l'on ne peu se rendre au concours, d'adresser aux établissements Voitellier, Thomas et Normand, à Mantes (Seine-et-Oise) et à Paris, 18 rue Louis-le-Grand, avenue de l'Opéra qui envoie gratuitement et franco catalogues et renseignements.

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Contre le boulevard de la Pépinière, côté droit, nous remarquons spécialement les boites-en-papier ondulé de M. Maurice Velin, de Rambervillers. Du papier ? oui, pour emballer des œufs, des flacons, tout ce qui est fragile, et aussi du beurre, des fleurs, des poulets vivants. Rien d'intéressant comme cette exposition où l'on est gracieusement accueilli. Rien de curieux et de pratique comme ces modèles. Nous demandons des prix, c'est pour rien. Nous félicitons chaudement cette maison qui soutient d'une façon si intelligente l'honneur de l'industrie lorraine.

Publicité papiers ondulés M. Velin

Les prix de la Société d'horticulture

Voici la liste des récompenses accordées aux exposants de la société d'horticulture »

Grand-Prix d'honneur, objet d'art accordé par M. le président de la République » M. Bel, à Nancy, pour l'ensemble de son exposition, 1 méd. or, 3 méd. ver. 1re cl., 10 méd. arg. de 1re cl., 2 méd. arg.

Prix d'honneur, méd. d'or accordée par M. le ministre de l'agriculture » MM. Vilmorin-Andrieux et Cie, à Paris, pour l'ensemble de leur exposition. 2 méd. d'or de 1re cl., méd. d'or.

Prix d'honneur, méd. de verm. accordée par M. le ministre de l'agriculture » M. Rogé, à Nancy, pour l'ensemble de son exposition, 3 méd. arg. 1re cl., 4 méd. arg. et remerciements.

Jardiniers de ville et jardiniers en maison. — M. Thomasin, chez M. Lang, rue de Metz, à Nancy, méd. de verm. pour bégonias et fougères ; M. Lallement, chez Mme Cournault, à Malzéville, méd. arg. pour coleus ; M. Dorget, chez M. Gallé, méd. arg. 1re cl. pour plantes variées ; M. Brangbour, jardinier chef du Jardin botanique de Nancy, méd. arg. de 1re cl. pour plantes tropicales ; M. Babon, chez M. Schott, à Maxéville, méd. arg. pour d'allias roses.

Le jury a adressé ses unanimes félicitations à MM. Lemoine et fils, à Nancy, pour différents glaïeuls magnifiques et plantes nouvelles ; M. Tallendier, pour son lot de bégonias tubéreux doubles et panachés ; à M. Berbeaux, pour son beau lot de plantes vivaces, tous trois exposants hors concours.

Roses, arbustes d'ornement, arbres fruitiers. — Horticulteur - 1er pr. d'hon., objet d'art accordé par M. le ministre des Beaux-arts. — Dipl. d'honn. offert pr la Société nationale d'horticulture de France » M. Muller Ant., à Nancy pour l'ensemble de son exposition, 4 méd. d'or, 1 m. verm. et 2 mentions.

Prix d'hon., objet d'art offert par la société au nom de la ville de Nancy » M. Laurent jeune, hort. à Rosières-aux-Salines, pur l'ensemble de son exposition de roses, 2 médailles d'or, avec félicitations, méd. or.

Prix d'hon. objet d'art offert par le conseil général de Meurthe-et-Moselle » la Société l'Ablétinée, à Malzéville, pour l'ensemble de son exposition.

Prix d'hon., méd. arg. accordée par M. le ministre de l'agriculture » P. Picoré, pépiniériste à Nancy, pour l'ensemble de son exposition, 2 méd. or, 1 méd. br. et 2 mentions.

or, offerte par la Société française des rosiéristes » M. Honoré Defresne, horticulteur à Vitry (Seine).

Méd. or de 1re cl. » M. Mamesch, rosiériste à Dommeldange ; MM. Ketten frères, ros. à Luxembourg.

Méd. de verm., offerte par la Société française des rosiéristes » M. Bel, hort. à Nancy, pour rosiers tiges.

Méd. arg. offerte par la Société française de rosiéristes » M. Colin Armand, à Pont-à-Mousson.

Jardiniers en maison. — Méd. or de 1re cl. avec félicitations » M. Dorget, pour branches d'arbustes et fleurs coupées. — Méd. or, M. Babon, pour branches d'arbustes et fleurs coupées. — Méd. arg., M. Benoit Jules.

Le jury, regrettant de ne pouvoir récompenser le lot de M. Peter Lambert, rosiériste à Trèves, hors concours, lui adresse ses sincères félicitations.

Légumes, plants de jardin et matériel d'horticulture. — Horticulteurs » Méd. or 1re cl. MM. Vilmorin, Andreux et Cie.

Jardiniers en maison. — Méd. arg. M. Zaegel, jardinier à l'école Saint-Joseph, pour légumes.

Industriels. — Méd. or, MM. H. et C. Walter, à Nancy. — Méd. de verm. 1re cl., M. Bonnaud, coutelier, rue Saint-Dizier. — Méd. de verm., M. Claude Pierrard, à Raon-l'Étape, pour claies et paillassons. — Méd. arg. 1re cl., M. Girard-Col, à Clermont-Ferrand, pour étiquettes.

Méd. arg, M. Léon Lamy, à Méru (Oise), pour bacs. — Méd. br., MM. Schambert, à Paris ; Lathou auguste, à Jargeau. — Ment. hon., MM. Chertier père et fils, à Orléans ; Pilot Étienne, à Paris ; Delmas Adolphe, à Paris ; Lathoud aîné, à Paris ; Creney, à Troyes ; Bernat, pour insecticides.

Compositions florales. — Prix d'honneur, objet d'art offert par les dames patronnesses » M. Ch. Grandjean fils, rue St Jean, 42, pour l'ensemble de son exposition, 1 méd. d'or, 1 méd. verm. 1re cl., 1 méd. verm., 1 méd. arg. 1re cl., 1 m. arg., 2 méd. br.

Prix d'honneur, méd. d'arg. accordée par M. le ministre de l'agriculture » M. Ad. Grandjean, rue des Dominicains, 11, 1 méd. verm. extra et félicitations, 1 m. verm. 1re cl., 2 m. arg, 1re cl., 3 m. arg, 1 m. br.

M. Coquelet, hort., rue du Faubourg-Stranislas, 45 » 3 méd. arg. 1re cl., 5 méd. arg., 2 méd. br.

M. Chevalier, fleuriste, rue des Dominicain, 59 » méd. d'or pour table garnie, méd. d'arg. pour couronne.

Le congrès des marchands de bois

Comme nous l'avions annoncé, à l'occasion du concours agricole, un grand congrès de marchands de bois s'est tenu jeudi, à 2 heures et demie de l'après-midi, salle Poirel.

Environ 400 marchands de bois assistaient à la réunion qui, au point de vue professionnel a été fort intéressante.

M. Larzillère, conservateur des forêts à Nancy, délégué du ministre de l'agriculture, présidait. A ses côtés, nous avons noté la présence de MM. Meurisse, délégué de l'Union syndical des marchands de bois de France ; Gérard, adjoint au maire de Nancy ; Guyot, directeur de l'école forestière ; Coulet, avocat-conseil de l'Union syndicale des marchands de bois de France ; Fleichel, président du syndicat des marchands de Meurthe-et-Moselle, etc., etc.

M. Larzillère a ouvert la séance et s'est dit très heureux de prendre la parole au milieu des marchands de bois, dont l'administration forestière est à même d'apprécier chaque jour les hautes qualités d'intelligence et de travail.

M. Larzillère a alors cédé la présidence de la réunion à M. Meurisse qui a prononcé une allocution dans laquelle il a adressé un souvenir ému à la mémoire de MM. Cordelier, ancien président du Syndicat de Meurthe-et-Moselle, et Grandgeorges, un de ses membres les plus dévoués, récemment décédés.

L'orateur a remercié chaudement ensuite toutes les personnes qui ont contribué à la réussite du Congrès et a montré son but si utile. (Appl.)

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A notre grand regret, l'abondance des matières nous empêche de donner un compte rendu détaillé du congrès qui pendra place dans les revues, les organes spéciaux assez nombreux d'ailleurs. Nous devons nous borner à donner les grandes lignes de la discussion.

Le Banquet

Le congrès a été suivi d'un grand banquet servi, à 7 heures, au restaurant Walter. M. Larzillère présidait, ayant à ses côté MM. Plette, secrétaire général de la préfecture, Gérard, adjoint au maire, Meurisse, délégué du syndicat des marchands de bois de France, Fleichel, président du syndicat de Nancy, Coulet, avocat à la cours de Paris, Georges Boulay, avocat-conseil du syndicat de Nancy, etc., etc.

Le menu succulent fut vanté par tous les convives au nombre de 120 environ.

Association de l'ordre du Mérite agricole

La réunion de l'Association de l'ordre national du Mérite agricole s'est tenue, ainsi que nous l'avons annoncé, jeudi, à six heures du soir, dans la salle des réunions du jury du concours agricole. Du département et des divers centres agricoles de la région, étaient venus de nombreux cultivateurs titulaires du Mérite agricole.

M. Ricard, sénateur de la Côte-d'Or, président de l'Association a fait l'historique de la Société, puis il procédé à l'organisation du groupe du Nord-Est.

M. Charles Louis a été nommé président, M. Michel Louis a été nommé secrétaire.

Divers vœux intéressant l'agriculture, ainsi que l'Association ont été adoptés. M. Ricard a promis d'appuyer ces vœux lors de leur discussion devant le Sénat.

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A 7 h. 1/2 un banquet amical réunissait dans une des salles du restaurant Stanislas, une soixantaine de chevaliers du Mérite agricole.

Le concert du jeudi soir

La foule était venue immense jeudi, par la chaude soirée, à la Pépinière, illuminée, pour entendre et applaudir l'excellente musique du 37e.

On peut évaluer, croyons-nous, à environ quinze mille, le nombre des auditeurs.


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L'Est républicain du samedi 9 juillet 1904

Le Concours régional agricole

Vendredi, le concours régional comportait une exposition générale. le public était presque aussi nombreux que la veille, jour dont la recette, comme entrées, atteignit la somme respectable de 7.000 fr.

Il est vrai que les cartes se payaient 2 fr. Vendredi, les entrées ne coûtaient qu'un franc.

On remarquait de nombreux élèves de écoles, garçons et filles, qui sous la conduite de leurs maîtres prenaient d'excellentes leçons, avec des exemples vivants ou agissant sous les yeux.

Simple remarque. On aurait bien dû abriter les devant des box, où sont installé les animaux, par une bâche ou un store qui aurait procuré aux bêtes exposées un peu d'ombre et de fraîcheur.

Plusieurs animaux auraient été fortement incommodés par la chaleur.

A huit heures et demie du soir, un excellent concert donné au kiosque par la Lyre lorraine et la Chorale de l'Est, avait amené à la Pépinière une foule énorme de promeneurs.

Les vins

Très remarquée et entourée, l'exposition alléchante des vins de l'important vignoble de Thiaucourt. De récente création, le syndicat des viticulteurs a eu l'heureuse idée de grouper simplement, sans toilette commerciale, ni décoration bruyante, un lot des produits récoltés par plusieurs adhérents. Aussi les vins rouges, blancs, gris de 1865 à 1903 alternent en bouteilles vénérables et viennent affirmer la durée et la parfaite tenue de leurs qualité renommées.

Le syndicat indique simplement son rôle d'intermédiaire gratuit entre les producteurs et les consommateurs commerçants auxquels il facilite l'achat direct chez les propriétaires syndiqués de vins naturels et authentiques.

Nous croyons savoir que le syndicat complète aussi la défense et l'amélioration des intérêts viticoles et on ne peut que féliciter les propriétaires vignerons d'avoir compris la force de l'union, nécessaire à la prospérité de leur beau vignoble en plein rapport.

Concert

Programme du concert qui sera donné le samedi 9 juillet 1904, à 8 h. 1/2 du soir, à la Pépinière par l'Harmonie nancéienne et la Chorale Alsace-Lorraine, à l'occasion du concours national agricole.

1. Marche de Sadowsky, par l'Harmonie (Millot). — 2. Les trappeurs, Chœur par la Chorale (Dard-Janin). — 3. Ouverture de Martha, par l'Harmonie (Flotow). — 4. Le retour des exilés, Chœur par la Chorale (Monestier). — 5. Marche et cortège de fête, par l'Harmonie (Weige). — 6. Les proscrits, chœur par la Chorale (Saintis). — 7. Sifflez Pierrettes, polka originale par l'Harmonie (Dulow).

Les prix du concours agricole

Vendredi a été publié le palmarès du concours agricole. Nous en extrayons les récompenses suivantes intéressant les éleveurs de notre région »

Espèce bovine. — Race de Montbéliard. — Mâles. — Animaux de 6 mois à un an. — Prix supplémentaire, M. Cartier-Bresson, à Celles-sur-Plaine. — Femelles. — Génisses de 6 mois à un an, 2° p. M. Alexandre François, Rouves. — Vaches de plus de 3 ans. — Prix suppl., M. Gruhier, directeur de l'asile de Maréville.

Races suisses tachetées. — Mâles. — Mention., M. Anatole Chatton, à Bouxières-aux-Dames. — Femelles. — Génisses de 1 à 2 ans, 3° p., M. Louis François à Rouves. — Vaches de plus de 3 ans, 4° p., M. Edmond Parisot, à Nancy ; mention, M. Springer à Hériménil.

Races suisses brunes. — Mâles. — Animaux de 1 à 2 ans, 3°e p., M. Thurel, à Ernecourt (Meuse). — Génisses de 2 à 3 ans, 3° p., M. Auguste Poirson, à Toul. — Vache de plus de 3 ans, 2° p., M. Auguste Poirson.

Races comtoises. — Génisses de 1 à 2 ans. — Prix suppl., M. François, à Rouves.

Races laitières de l'Est. — Génisses de 1 à 2 ans. — 1° prix, M. Albert Trotot, à Puligny ; génisses de 2 à 3 ans, 2° p., M. Pierre Springer, à Houdonville ; vaches de plus de 3 ans, 1° p. M. Alexandre Gœtzmann, ferme du Champ-le-Bœuf ; 2° p. M. Rotaker, à Gerbéviller ; 3° p. M. de Scitivaux, à Villers-les-Nancy ; pr. suppl. M. Edmond Parisot, à Nancy.

Voir la liste complète, page 2 colone 2


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L'Est républicain du dimanche 10 juillet 1904

Le Concours régional agricole

La journée de samedi

Le nombre des vainqueurs du Concours régional agricole va crescendo. Samedi, dès deux heures après midi, la place Stanislas et les allées de la Pépinière présentaient la plus grande animation.

Il nous est impossible d'entrer dans le détail des diverses et multiples expositions.

Nous tenons à signaler cependant certaines d'entre elles qui ont été particulièrement remarquées.

Les Magasins Réunis, sous une superbe tente, ont réussi, dans un assemblage des mieux présenté, quantité d'articles en usage en apiculture, en horticulture, en viticulture, etc., etc.

Serpes, serpettes, faucilles, sécateurs forment des trophées pacifiques. A côté on remarque des couveuses artificielles fort ingénieuses.

D'ailleurs, l'aviculture est très dignement représentée à l'exposition. On s'arrête beaucoup devant les couveuses-éleveuses de l'établissement de Saint-Max, près de Nancy, dirigé avec grande compétence par M. Collinet de la Salle.

Nous tenons à signaler la remarquable exposition de M. Michel Louis, de Tomblaine. Dans un cadre arrangé avec goût, M. Michel a placé ses flacons de lait stérilisé, si avantageusement conçu. A côté, voici des beurres, des fromages, divers produits de la ferme, une amusante danse du cake-walk par le poireau, la carotte, le navet, costumés d'une façon fort amusante.

Très intéressante aussi l'exposition de produits alimentaires pour bétail représentés à Nancy par M. Knecht.

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Samedi à deux heures, comme on le sait, a eu lieu une vente des animaux exposés au concours. Les cultivateurs intéressés n'avaient naturellement que l'embarras du choix et de nombreuses et excellentes affaires ont été traitées.

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Samedi matin, la 21e brigade d'infanterie avait, de six heures à dix heures du matin, la permission de visiter le concours. Inutile de dire que c'est avec beaucoup d'empressement que tous les militaires ont parcouru l'exposition.

Amenés par section, laissés libre dans le parc, avec le recommandation de ne pas trop stationner au même endroit, nos soldats ont visité l'exposition avec beaucoup d'intérêt. Ce sera dimanche matin le tour de la 22e brigade.

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Samedi, à 10 heures, la Société centrale d'agriculture a décerné des récompenses aux propriétaires de vins qui avaient exposé au concours. Elle a en même temps exprimé le vœu que dorénavant les exposants de vins puissent être récompensés.

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Samedi soir, à partir de deux heures de l'après-midi, le ministre a fait payer aux titulaires de prix du concours national, des primes dont le montant s'élève à 25.000 fr. la paye a eu lieu au bureau du jury.


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L'Est républicain du lundi 11 juillet 1904

Le Concours régional agricole

Banquet de clôture du congrès agricole

Comme on l'avait annoncé, dimanche soir a eu lieu, dans le grand salon de l'hôtel de ville, brillamment décoré, le banquet de clôture du concours agricole. — 260 couverts.

A la table d'honneur, dominée par le buste de la République dressé sur un socle recouvert de velours rouge à crépines d'or ; M. Beauchet maire de Nancy ; MM. Vassillère et Randoingt, les hauts fonctionnaires du ministère de l'agriculture. MM. les députés de Meurthe-et-Moselle, M. de Benoist, député de la Meuse, M. Henry Boucher, député des Vosges, ancien ministre ; M. Marquis, sénateur ; M. le préfet de le Meurthe-et-Moselle, les généraux; M. Maringer, ancien maire ; MM. les adjoins.

Dans la salle, à trois tables de 73 couverts, perpendiculaires à la table d'honneur » MM. les conseillers de préfecture, les principaux représentants de la presse des trois départements lorrains, les lauréats du concours, MM. les chefs des services municipaux.

Sur la place Stanislas, illuminée, une foule nombreuse se pressait pour écouter l'excellente musique du 69e jouant devant l'hôtel de ville — tandis qu'une autre musique attirait autour du kiosque de la Pépinière des milliers et des milliers d'auditeurs.

La maison Royer avait joliment illustré la carte du menu offert aux convives de l'hôtel de ville. Voici ce menu, très succulent et remarquablement servi »

Menu

Crème à la bisque d'écrevisses

Consommé de volaille à la Sévigné

Truite de Hollande sauce vénitienne

Pomme noisette vapeur

Suprême de chevreuil grand veneur

Suprême de chapons diplomate

Chaud-froid de perdreaux flanqué d'alouettes a la Rossini

Dindonneau nouveau aux truffes

Buisson de crustacés l'alliance

Entremets

Bombe Leczinski

Gaufrettes lorraines

Corbeilles de fruits

Mignardises

Vins

Sillery en carafe

Tout 1893

Xérès 1881

Ribauvillé 1884

Ch. Gruaud Laroze 1881

Beaune Hospice 1889

G.-H. Mumm glacé

Café

Liqueurs

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Distribution des récompenses du Concours agricole

Dimanche, à deux heures et demie de l'après-midi, salle Poirel, a eu lieu la distribution solennelle des récompenses aux lauréats du concours agricole.

Sur l'estrade, avaient pris place MM. Vassillière, directeur au ministère de l'agriculture ; MM. Humbert, préfet ; Piette, secrétaire général ; Beauchet, maire de Nancy ; Corrard des Essarts, Gervaize, Lebrun, de Ludre, députés ; les généraux Brunet et Groth ; MM. Randoing, commissaire général du concours ; François, sous-préfet de Lunéville ; Galopin, sous-préfet de Toul ; Bellamy, directeur du dépôt d'étalons de Rosières ; les membres de la municipalité et les conseillers municipaux de Nancy.

Pendant que les autorités prennent place, la musique du 79e joue la Marseillaise, qui est écoutée debout.

M. Vasillière prononce le discours d'usage. Il présente tout d'abord les regrets de M. Mougeot, ministre de l'agriculture qui, en raison de sa santé, n'a pu assister à cette fête agricole. Il expose ensuite les raisons qui ont transformées les concours régionaux en concours nationaux, ce qui a permis, dit-il, de donner des primes plus fortes aux agriculteurs.

Il constate que le succès a consacré les concours et espère qu'à l'avenir le succès grandira encore.

Puis, au nom de M. le ministre de l'agriculture, il a remis les décorations du Mérite agricole aux personnes ci-après »

Mérite agricole

Liste * * *

Dimanche, la dernière journée du concours régional agricole n'a pas attiré moins de 25.000 entrées.

Les trains étaient bondés de voyageurs et la circulation sur les quais était presque impossible.

A la Pépinière, à certains guichets de contrôle, on remarquait, vers trois heures de l'après-midi, une queue de plus de quinze cents personnes attendant leur tour d'obtenir un ticket.

Il y a eu environ 30.000 étrangers dimanche à Nancy. Quinze trains supplémentaires avaient été formés.


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L'Est républicain Gazette du village 1904

Les grands Concours Agricoles

Après approbation du Conseil supérieur de l'Agriculture, convoqué en Assemblée plénière le 18 janvier 1904, le ministre de l'Agriculture a pris, à la date du 20 du même mois, un arrêté supprimant les concours régionaux et, d'une part, les remplaçant par trois concours nationaux annuels et, d'autre part, augmentant le nombre des concours spéciaux.

Rien n'est changé relativement au concours général, qui se tient à Paris, chaque année en février, mars ou avril, suivant la date à laquelle tombe la fête de Pâques.

Depuis au moins douze ans que je donne, dans ce journal, un compte rendu du concours général de Paris, j'ai toujours exprimé le regret que les petits cultivateurs, propriétaires ou fermiers, ne puissent assister à ces grandes manifestations de l'industrie agricole. Le nouvel arrêté va peut-être leur donner satisfaction, en leur permettant de profiter des belles et si instructives leçons de choses que sont ces solennités. Si vous le voulez bien, mes amis, nous allons ensemble passer rapidement en revue les avantages de l'organisation que vient de déterminer et d'arrêter la décision ministérielle du 20 janvier.

Donc, c'est entendu, les cinq concours, dits régionaux, qui devaient se tenir en 1904 à Perpignan, Tulle, Mâcon, le Mans et Melun, n'auront pas lieu. Ils seront remplacés par trois concours, qui seront organisés dans trois des villes de Nantes ou de Rennes pour l'Ouest, de Nancy ou de Lyon pour l'Est, de Toulouse ou de Bordeaux pour la région du Sud-Ouest. Les trois villes, sièges des prochains concours, ne sont pas encore désignées. On attend, pour le faire, les propositions des municipalités, qui ne seront favorisées que si elles consentent à prendre à leur charge les frais ordinaires d'installation et à verser a l'État une contribution de 10.000 fr.

L'avantage de ces concours nationaux, d'une très grande importance, est de donner aux agriculteurs éloignés, qui ne peuvent assister aux concours de Paris, une représentation aussi complète que possible de ce dernier. Et ce qui est éparpillé en cinq ou six concours régionaux, sera réuni en trois points seulement du territoire. D'ailleurs, les exposants du concours de Paris auront encore la faculté de faire figurer leurs produits de toute nature dans l'un, seulement, des trois concours nationaux. On dira, peut-être, que les sièges de ces concours sont bien éloignés qu'il y aura lieu pour y assister, de faire de longs déplacements; que le Sud-Est, le Sud et le Centre ne sont pas favorisés, que sais-je encore ?

Mais si l'on réfléchit que l'accès des grandes villes choisies est facile, parce qu'elles sont toutes placées sur des lignes principales que très certainement les Compagnies de chemins de fer donneront, à l'occasion de ces concours, des billets à prix réduits que toutes offrent des ressources pour le logement et la table, on verra que, somme toute, il sera facile de s'y rendre de tous les points de la France, en choisissant, eu égard au domicile, la ville la moins éloignée.

Émile Thierry.



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