BmN Kiosque lorrain

L'Est républicain du jeudi 26 juin 1913

Les fêtes franco-espagnoles

Liens les cartes de Nancy hier

Voir la carte postale sur Nancy hier

Lorraine et Espagne. — Les visites

Délégués espagnols et personnalités françaises

On sait que Nancy reçoit jeudi la visite d'une importante délégation espagnole du commerce, de et l'agriculture

Rappelons aussi que cette délégation comprend de hautes notabilités appartenant à tous les partis politiques.

C'est ainsi qu'aux côtés du marquis Alonzo Martinez, beau-frère du président du conseil actuel, du sénateur conservateur, Prast, président de la Chambre de Commerce de Madrid figure M. Innerarty, neveu de leader républicain Azcarate.

Les représentants des grandes associations madrilènes font naturellement partie de la délégation : chambre de commerce, association des agriculteurs, cercle mercantil auxquels se sont joints des délégués de Bilbao, de Valladolid, de Saragosse.

Or, en 1809, nous primes Saragosse.

... Nous pouvons rappeler ce vers fameux puisque M. Louis Barthou, lui-même, au banquet offert lundi à nos hôtes éminents, dit combien il était heureux « de rendre hommage à une race qui a su défendre avec une énergie indomptable le sol natal ».

Le président du conseil est le grand artisan d'un rapprochement franco-espagnol. Député d'Oloron, il aime et admire l'Espagne.

Il est permis de croire aussi que M. Louis Barthou qui sait tout l'intérêt présenté par la Lorraine.qui est venu visiter le pays de Briey et inaugurer la Chambre de commerce de Nancy n'a pas été étranger au choix si flatteur fait par nos hôtes.

Vendredi, ils se rendront aux fonderies de Pont-à-Mousson et aux hauts-fourneaux d'Homécourt.

*

*  *

Nancy a des rapports commerciaux assez étendus avec l'Espagne, elle lui demande des primeurs et de notre côté, nous y importons des chapeaux de paille, de la chaussure, des produits chimiques.

Longtemps l'Espagne eut un représentant à Malzéville, près Nancy, en la personne de M. Léon Mougenot. M. Léon Mougenot, homme de lettres et historien de valeur habitait en face l'église de Malzéville et au-dessus du porche de sa maison figurait le superbe écusson espagnol avec l'inscription : Vice-consulado de Espana.

M. Léon Mougenot a été remplacé par son fils, avocat à la cour et lieutenant de réserve au 69e, qui habite Nancy.

*

*  *

Pendant quelque temps, après la guerre, nous eûmes en Lorraine, nombre de réfugiés carlistes, qui furent occupés aux travaux des canaux et du chemin de fer. On se les rappelle encore avec leur teint bronzé et leur petite veste de droguet.

*

*  *

Nous ne voulons pas faire ici un historique des rapports entre la Lorraine et l'Espagne. Cependant plusieurs de nos princes portèrent-des titres espagnols et en passant sur la place Saint-Epvre nos hôtes pourront lire sur le socle de la statue de René II, le vainqueur du Téméraire, qu'à ses titres de duc de Lorraine et de Bar, de roi de Jérusalem et de Sicile, il joignait celui de roi d'Aragon.

A plusieurs reprises les ducs de Lorraine firent venir des artisans de Cordoue pour enseigner à leurs sujets l'art de travailler le cuir. Cordoue ; cordonnier.

*

*  *

La réception des délégués espagnols aura lieu jeudi 26 juin. Nos visiteurs arriveront en gare de Nancy à 13 h. 20. Ils y seront reçue par une délégation de la Chambre de commerce de Nancy, de la municipalité, de la section nancéienne du Comité républicain du commerce, de l'industrie et de l'agriculture, et de la Fédération des commerçants. Ils seront rassemblés à la Chambre de commerce, où ils seront divisés en trois groupes, en vue de la visite des établissements qui suivent :

Premier groupe. — Maison Heymann, rue de Strasbourg, 109 ; Maison Gallé.

Deuxième groupe. — Tonnellerie Fruhisholz ; générale électrique.

Troisième groupe. — Imprimeries réunies de Nancy ; Fabrique de chaussures Albert et Jérôme Lévy.

Le soir, à sept heures, aura, lieu un banquet dans le grand salon de l'hôtel de ville, et ensuite trois musiques de la garnison exécuteront une retraite aux flambeaux. La musique du 79e est en effet à Bois-l’Évêque avec son régiment.

Ainsi la visite de la délégation espagnole en France sera la plus heureuse préface du voyage de M. Poincaré en Espagne, dans trois mois.

Et peut-être un jour, bientôt, grâce à l'étroitesse des liens de sympathie et d'amitié et des relations économiques et sociales, pourra-t-on rééditer la fameuse phrase : « Il n'y a plus de Pyrénées. »

NOS HÔTES

Parmi les personnalités qui accompagneront les membres de la délégation espagnole, nous relevons les noms de :

MM. les sénateurs Barbier, Decker-David, Lourties, Mascuraud ; MM. le secrétaire d'ambassade d'Espagne ; Jules Niclausse, industriel ; Darracq ; le colonel Rimailho ; le commandant Lebe Gigun ; Jacques Chaumié, consul de France ; Goldstuck, industriel ; Lucien Prévost, président du cercle républicain; Leblanc-Barbedienne, industriel ; Henri Becker ; Robert-Louis, correspondant du Radical ; Gomez, Carillo, Bonnat, Bottela, Blacso Cadenas, correspondants parisiens de journaux espagnols ; D. Pedro Diez, président de la Chambre de commerce d'Espagne ; Espana, vice-président de la Chambre de commerce d'Espagne ; Lucas Moreno, membre de la Chambre de commerce d'Espagne ; Delatte de Carabia, membre de la Chambre de commerce d'Espagne ; E. Ges, président de la Chambre de commerce française de Barcelone ; Lavergne et H. Mitjaville, membres de la Chambre de commerce française de Barcelone ; Cocagne, Léon ; président de la Chambre de commerce française de Madrid ; Châtain Jean, et Guesnu Émile, membres de la Chambre de commerce française de Madrid.

Voici la composition de la délégation espagnsle :

Chambre de commerce de Madrid. MM. Santigo Rœderer ; Carlos Prast, sénateur-président de la Chambre ; Mlle Prast ; José-Maria Gonzalès, avocat, secrétaire général ; Mme Gonzalès ; Alvaro Urena, membre du conseil de la Chambre; Mlles Urena; Hilario Crespo, membre du Conseil de la Chambre ; Mme Crespo ; Manuel-Gonzalès Alberdi, membre du Conseil de la Chambre ; Mme Gonzalès Alberdi ; Alejandro Fernandez-Mereno, membre du Conseil de la Chambre ; Bernardo Martin-Gonzalès, ancien vice-président du Conseil municipal de Madrid.

Chambre d'industrie de Madrid. — MM. Francisco Setuain, directeur du Phénix ; Santiago Innerarty, ex-directeur d'une fabrique de construction mécanique ; Antonio G. Vallejo, président de la Chambre d'industrie, membre du conseil supérieur de Fomento, ancien député et conseiller de Madrid, chef supérieur d'administration civile ; Antonio Canovas, memhre de la Chambre d'industrie, trésorier-payeur au ministère de l'intérieur et au ministère de la justice, chef d'administration civile ; José Velasquez ; Juan Clot-Azcuennaga, industriel, membre de la Chambre ; Mme Clot-Azcuenaga ; Juan Ramirez de Pablos, industriel, membre de la Chambre ; Eladie Merone, industriel, membre de la Chambre ; Juan Cuervo, industriel, membre de la Chambre ; Mme Juan Cuervo.

Chambre de commerce de Valence. — M. José Campos-Crespo, délégué.

Chambre de commerce de Séville. M. Francisco Gomes-Solano, délégué. ;

Chambre de commerce de Bilbao. — M. José Barbier, conseiller municipal.

Chambre de commerce de Saragosse. — M. Antonio Criado, industriel ; M. Emilio Soteras, banquier ; Mme Soteras ; M. Luis Cerezo, inspecteur d'hygiène.

Chambre de commerce de Jerez de la Frontera. — M. Enrique des Allimes, négociant ; M. Pablo Diez, négociant.

Chambre de commerce de Cordoba. — M. José-Fernandez Vergara ; M. Augustin Fragero Ferrano.

Chambre de commerce de Valladolid. — M. Eustaquio-Sanz Tremino ; M. Aquilono Sanchez Pardo, adjoint au maire de Valladolid, membre du conseil de la Chambre, négociant; M.Enrique Cavilan Almuzara, ancien président de la Députation, député provincial, négociant ; M. Léopoldo Stampa, président de la Société des voyageurs et représentants, négociant.

Chambre de commerce de Logreno. — M. Marcos Rezola, ingénieur industriel ; M. Donato Ulargui Gimenozn avocat et banquier ; M. Firmin Naguregui Galiro, professeur de commence et gérant de sociétés ; M. Prudencio Trevijano fabricant de conserves.

Chambre de commerce de la Coruna. — M. German Suerez Pumariega, président de la Chambre, industriel, avocat ; M. Enrique Eraga, consul des Etats-Unis, vice-président de la Chambre, professeur à l'École supérieure de commerce, négociant ; M. Ricardo Silveira, ex-président de La Chambre, membre du conseil de la Chambre, administrateur de diverses sociétés économiques, négociant ; M. Deroetrio Salorio Rubinc, membre de la Chambre, président de la générale galicienne d'électricité, indiustriel, ingénieur ; M. Manuel Lopez Cumpanioni, membre de la Chambre, négociant ; M. Rafael Hervada, membre de la Chambre, consul de Grèce, agent du Lloyd anglais, négociant.

Chambre de commerce d'Oviedo. — MM. Juan Paussier, négociant ; Martin Masaveu, banquier.

Association des agriculteurs d'Espagne. — MM. le vicomte de Eza, député, président de-l'Association ; le comte de Montornes, gentilhomme de S. M, vice-président ; le marquis de Alonso Martinez, sénateur, directeur de l'Institut agronomique, vice-président ; Ignancio Girona, sénateur, propriétaire ; Juan Maisonnave, propriétaire ; Francisco Bernard, propriétaire ; Anselmo J. de Rivas, propriétaire ; Vicente Laffitte,, propriétaire ; José Benjumen, propriétaire.

Circulo de la Union Mercantil, Madrid. — MM. Emilio Zurano, président ; Gancedo et Arotonio-G. Esoobar, vice-présidents ; Manuel Aleixandfe, secrétaire général ; Antonio Alesancio, négociant ; Antonio Alesancio fils ; Carlos Padros, député ; Tomas Castano, industriel ; Clémente Fernandez, député provincial ; Mollimedo, commerçant. Association des armateurs et consignataires de Barcelone. — M. Ricardo Ramos, Fomento de la Industria y comercio Corcho Taponero Palafrugell. — MM. le marquis de Santa Maria de Silvéra, sénateur ; Rosendo Fernandez Gamoneda, industriel ; Rosendo Lopez, avocat, propriétaire.


BmN Kiosque lorrain

L'Est républicain du vendredi 27 juin 1913

Autour du Voyage

Sénateurs et députés d'Espagne

Son armée

La délégation espagnole, arrivée jeudi après midi à Nancy, compte des sénateurs et des députés. Le Sénat espagnol comprend des membres de droit et des membres élus. Sont membres de droit les princes de la famille régnante, les grands d'Espagne les capitaines généraux, etc., etc.

Les membres élus le sont par l'Église, les universités, les corporations et les électeurs les plus fortement imposés, ils sont la moitié du Sénat, qui renferme au total 360 sièges.

Il y a en Espagne un député par 50.000 habitants. Est électeur tout citoyen ayant droit de bourgeoisie depuis deux ans dans une commune.

*

*  *

Les organisateurs du voyage ont eu l'heureuse idée de demander la mise au programme d'une retraite aux flambeaux par nos musiques militaires. Nos hôtes ont été très sensibles à cette attention, car en tout Espagnol vibre l'âme d'un soldat.

Aujourd'hui l'armée espagnole, mûrie par les épreuves, est complètement réorganisée. Elle mène courageusement au Maroc une action, pour ainsi dire parallèle, à celle des troupes françaises.

A Melilla, à Ceuta, il y a des commandements généraux exercés, à Melilla par un lieutenant général, à Ceuta par un général de division.

Enfin, à Larache commande un général de brigade.

Les Espagnols ont aussi au Maroc un service des renseignements analogue à notre service des affaires indigènes. Il est chargé de maintenir l'ordre dans les tribus, de préparer la formation des goums, etc.

De même que nous avons des troupes auxiliaires marocaines, les Espagnols ont une force de police indigène, les « mias », qui relèvent des bureaux marocains.

L'artillerie espagnole est munie du canon français Schneider-Canet.

*

*  *

La plupart des uniformes espagnols sont très beaux. Les dragons ont un dolman bleu clair avec tresses noires, culotte bleue, shako bleu, garniture rouge.

Les lanciers portent un casque à pointe, avec panache blanc en grande tenue. Les chasseurs ont un plumet retombant à crin blancs. Les hussards portent une pelisse blanche ou bleue, selon le régiment.

*

*  *

La limite d'âge pour les officiers espagnols est plus élevée qu'en France : Un lieutenant-général 72 ans, général de division 68, général de brigade 66, colonel 62, lieutenant-colonel 60, commandant 60, capitaine 56.

Nous avons cru intéressant de donner ces quelques détails sur l'armée espagnole, à l'heure où flotte dans nos rues le drapeau jaune bordé de rouge qui mena si souvent à la bataille la fameuse infanterie dont parle Bossuet. „ LÉON PIREYRE.

*

*  *

LES FÊTES FRANCO-ESPANGOLES

_____

La visite des délégués à Nancy

Nos hôtes espagnols sont arrivés à Nancy jeudi, à 1 heure 20 de l'après midi, comme il avait été annoncé, et par un beau soleil qui se jouait sur les couleurs vives des drapeaux ornant nos rues. Ils étaient accompagnés de M. Mascuraud, sénateur de la Seine, président du comité républicain du commerce, de l'industrie et de l'agriculture ; de M. Barbier, sénateur ; de L? Decjer-Davudn sénateur, notre compatriote Commercien et de diverses autres notabilités françaises.

La délégation a été reçue sur le quai de la gare par MM. Schertzer, Maringer, Dorez, adjoints ; Mougenot, vice-consul d'Espagne à Nancy ; Nérot, inspecteur principal de la compagnie de l'Est ; Dreux, vice-président de la chambre de commerce ; Bellieni, Dernheim, Fleury, Pignot, Sterne, Tourtel, membres de la Chambre ; Laffite, secrétaire général ; Mattray, directeur de la Banque de France ; Krug, président de la section de Nancy, du comité républicain du commerce, de l'industrie et de l'agriculture ; Thomas, trésorier du comité.

A leur descente des wagons, les membres de la délégation se sont rendus dans la galerie d'attente des premières classes où M. Decker-David, président du comité des conseillers du commerce extérieur, les a présentés à M. Dreux, qui leur a fort aimablement souhaité la bienvenue sur la terre lorraine.

Après les présentations, les délégués espagnols sont montés dans des landaus qui les ont conduits à leurs hôtels respectifs.

Sur la place Thiers, un public nombreux se pressait dans la cour de la gare, saluant les délégués au passage des voitures.

A deux heures, les délégués qui sont divisés en trois groupes se sont réunis pour aller visiter les établissements industriels dont nous avons donné la liste.

A la Chambre de commerce

Le hall de la Bourse de commerce est décoré de plantes vertes, de palmiers où, ça et là, des fleurs piquent leurs notes vives et claires.

En l'absence de M. Louis Vilgrain, président, qu'un deuil récent empêche d'assister à ces réceptions, M. Dreux, premier directeur et administrateur des Aciéries de Longwy se tient au seuil du hall de la Chambre de commerce pour souhaiter la bienvenue à nos hôtes.

On remarque à ses côtés les membre» de la Chambre de commerce et de la Société industrielle, MM. Adrien, Coanet, Villain, Beilieni, Stoffel, Tourtel, etc.

La municipalité est représentée par MM. les adjoints Dorez, Simon, Maringer et Schertzer.

Les dames égaient de leurs claires toilettes et de leur grâce. A noter Mmes Aerts, Coanet, Villain, Bellieni, Laffitte; Stoffel, Krug, Simon, Charpentier, Dorez, etc.

M. Laffitte, secrétaire général de la Chambre de Commerce, déploie la plus grande activité pour répartir en trois groupes les délégués qui doivent aller — conformément au programme — visiter les principales industries de Nancy.

A 14 heures et demie, nos hôtes montent dans les automobiles réservées spécialement à leur intention et se dispersent dans tous les quartiers où la vue des fanions jaunes et rouges excite la curiosité générale.

M. Becker, qui est l'âme de ces réceptions et de ces fêtes, reste seul... car il lui faut, maintenant, veiller à la préparation du banquet de l'hôtel de ville.

A la maison Gallé

A trois heures, le premier groupe des délégués espagnols, sous la conduite de M. Laffitte, arrive à la maison Gallé, avenue de la Garenne.

Noté la présence de MM. Decker-David, sénateur du Gers ; Becker, ancien professeur à Nancy, secrétaire général du comité d'organisation ; Simon, Dorez, adjoints au maire de Nancy ; Stoffel ; Elbel ; Jacques Chaumié, fils de M. Chaumié, ancien ministre, etc.

M. Perdrizet, gendre de Mme Gallé, reçoit les invités et les conduit dans la salle d'exposition, où M Lang, directeur, et MM. Hesteux et Herbst, artistes dessinateurs, élèves de Gallé, font d'abord défiler leurs visiteurs devant une superbe collection particulière de cristaux d'art.

Les visiteurs passent ensuite dans plusieurs pièces où ils admirent de magnifiques meubles.

M. Perdrizet remet aux dames, comme souvenirs, de jolis petits bibelots en cristal.

Le cortège composé de 15 automobiles gagne ensuite rapidement la rue de Strasbourg. Après une courte visite à l'église de Bonsecours on arrive à la maison Heymann.

A la maison Heymann

Les fenêtres de la manufacture de broderies sont ornées de drapeaux aux couleurs espagnoles et françaises.

Au-dessus de la porte du vestibule se trouve une banderole avec l'inscription : « Soyez les bienvenus ».

Les délégués visitent les ateliers d'impression, de réception, de couture, de repassage et le cabinet où se trouvent des dessins artistiques du maître Prouvé.

Au 2e étage, dans une salle, on aperçoit un tableau orné de rubans et de drapeaux espagnols. Il représente une grille de la place Stanislas. Une jeune fille tient dans ses mains un large ruban : « Soyez les bienvenus » et en-dessous une Espagnole et une Française se pressent la main.

MM. Paul Weill, directeur, Blum, et le haut personnel de la maison donnent des explications aux délégués.

Après la visite des ateliers M. Heymann remet a toutes les dames, de jolis mouchoirs, des cols brodés, etc., etc. comme souvenirs.

Les délégués passent ensuite dans un salon ou M. Heymann leur offre une coupe de champagne.

En quelques paroles M. Heymann remercie les délégués espagnols de leur visite et leve son verre à l'Espagne. (Applaudissements.)

Un délègue espagnol lève son verre à la prospérité de Nancy. M. Mascuraud, remercie M. Heymann, et souhaite la prospérité de sa maison pour l'honneur du pays et de l'industrie nationale.

A 5 heures les invités regagnaient les autos qui aussitôt se dirigeaient vers le centre de la ville.

A la tonnellerie Frurhinsholz

Les délégués faisant partie du deuxième groupe étaient accompagnés de MM. Barbier, sénateur ; Schertzer, adjoint ; Dreux, Tourtel, de la Chambre de commerce ; Villain, président de la Société industrielle ; Krug, du comité du commerce Ils se rendirent d'abord à la tonnellerie Fruhinsholz où ils furent reçus par M. Adolphe Fruhinsholz, qui, en détail, leur fit visiter tous les ateliers de cette vaste usine dont les foudres et tonneaux sont expédiés en Algérie, au Brésil, dans la République Argentine, etc., et portent dans ces pays lointains le renom de l'industrie française.

Partout règne une grande activité, au milieu d'un étourdissant choc de marteaux frappant en mesure, tandis que des ponts roulants transportent, grâce à l'électricité, les plus lourdes pièces.

Cette visite a duré plus d'une heure.

Nos hôtes passèrent rapidement dans le hall d'expédition où d'immenses foudres se dressent, prêts à être démontés et emballés dans de vastes caisses pour faire partie d'une importante expédition pour Mendoza. Puis commença la visite des ateliers.

M. Fruhinsholz explique que les attestations recueillies en 1900 représentent plus de 25 millions de fournitures et lui valurent un grand prix à l'Exposition.

M. Diez, président de la Chambre de commerce espagnole à Paris, en termes chaleureux, remercie M. Fruhinsholz de l’intéressante visite que viennent de faire ses compatriotes.

M. Barbier, sénateur, au nom du comité du commerce, joint ses félicitations à celles de M. Diez. Il dit que cette visite laissera le meilleur souvenir.

Les délégués sont émerveillés des résultats obtenus grâce aux méthodes de travail et la discipline qui règnent dans cet établissement modèle.

M. Fruhinsholz conduit les visiteurs dans son jardin où une table chargée de gâteaux est dressée.

A la Générale électrique

Nous voici maintenant à la Générale électrique.

A l'entrée principale de la vaste usine de la rue Oberlin, se tiennent MM. Hammer, le directeur, Vicarino, Courtot, ingénieurs, plusieurs membres du conseil d'administration de cette importante industrie.

M. Hammer souhaite la bienvenue aux délégués et la visite commencé par un hall où des emporte-pièces de toutes tailles découpent la tôle. C'est ensuite une suite ininterrompue d'ateliers où des machines-outils percent, polissent le fer, la fonte ou le cuivre, tandis que des tours monstrueux arrondissent d'énormes pièces d'acier servant d'arbres aux dynamos.

Plus loin, voici des bobineuses qui enroulent mécaniquement la soie ou le coton autour des fils de cuivre qui serviront aux circuits électrique.

On pourrait croire que de tant d'engrenages de poulies, de chariots animés, d'un va-et-vient continuel, sort un bruit insupportable. Il n'en est rien, et l'on peut facilement causer à son voisin.

En parcourant ces impenses ateliers, on peut voir des dynamos de différentes formes et autres appareils destinés à nos sous-marins ou au cuirassé « La Lorraine ». Voici encore toute une batterie de transformateurs terminés, qui dans quelques semaines seront posés à la Société d'électricité de Lisbonne.

Les visiteurs se rendent enfin dans la salle du conseil, où un lunch est servi. M. Diez se fait l'interprète de ses compatriotes et dit le vif plaisir qu'ils ont éprouvé en visitant l'importante usine de la Socété eletrique. Il en loue l'activité et l'ordre qui règnent dans toutes les parties.

M. Zurano, dans sa langue maternelle, manifeste également son contentement d'avoir pu admirer une, usine si importante. Il fait l'éloge des machines qu'elle produit.

Les voitures gagnent la Pépinière par la porte de la rue Grandville, font le tour de notre belle promenade pour sortir par l'hémicycle de la Carrière et se rendre place Stanislas.

Sur tout le parcours, des manifestations de sympathie sont adressées à nos hôtes espagnols.

Chez J. et A. Lévy

Vers trois heures, les délégués du troisième groupe, conduits par MM Coanet et Maringer, allèrent visiter la manufacture de chaussures J. et A. Lévy, une des plus importantes de France.

M.Jérôme Lévy remercia les visiteurs espagnols du grand honneur qu'ils lui faisaient, ainsi qu'à son associé, en venant dans leurs établissements. Il leur donna des explications très précises sur la fabrication de la chaussure, leur permettant ainsi de se rendre compte du travail des merveilleuses machines de ses ateliers.

Les visiteurs parcoururent ensuite les trois étages des bâtiments et assistèrent aux diverses opérations de la fabrication des chaussures.

Ils furent émerveillés par ces vastes salles de travail, si bien exposées à la lumière et à l'air vivifiant et où on voyait de gracieuses figures d'ouvrières.

M. Jérôme Lévy expliqua que les ateliers fabriquaient trois mille paires de chaussures par jour, qui alimentent 60 succursales appartenant à la maison. Le nombre des ouvriers et ouvrières est de 650. Une coupe de Champagne fut ensuite offerte aux visiteurs qui remercièrent vivement M. J. Lévy, ainsi que son associé, M. A. Lévy, et M. Spire, qui s'étaient joints à lui pour leur donner des explications sur un travail qui les avait beaucoup intéressés, puis les landaus les emmenèrent.

Aux Imprimeries-Réunies

Ce fut M. Marc Imhaus qui leur fit l'accueil le plus charmant et les guida dans les établissements de la rue Lionnois, qui sont spécialement affectés à l'impression phototypique et aux procédés similaires, ainsi qu'à la carte postale.

Ces grands ateliers, régulièrement ordonnés, parfaitement clairs, où les travaux suivent l'ordre le plus rationnel, constituent un établissement modèle. C'est d'ailleurs le plus important de France pour la carte postale.

Quelques chiffres donnèrent aux visiteurs une idée de la puissance de production de la maison.

Elle dispose de 82 machines à imprimer en typographie, en lithographie et en phototypie, de 22 presses à bras et de plus de 80 machines à composer, à fondre les caractères, etc.... Les ateliers fabriquent environ 600.000 cartes postales par jour.

A cinq heures et demie, les délégués du troisième groupe remontaient dans leurs landaus après avoir remercié bien chaleureusement M. Imhaus et ses collaborateurs de leur grande amabilité.

A l'Hôtel de Ville

A sept heures, revenant de la visite des usines et des manufactures, les Espagnols arrivent dans le salon carré de l'hôtel de ville. Et tout de suite on sent que s'est établie entre les hôtes étrangers et les Français qui les reçoivent une affectueuse cordialité. On cause familièrement en petits groupes que notre ami Becker, infatigable et souriant, traverse, par moments pour courir à l'organisation du banquet.

M. Mascuraud serre des mains sympathiques. Les sénateurs Decker-David et Barbier causant avec M. Laurent, maire de Nancy, qu'accompagnent ses ad joints, MM. Maringer, Schertzer, Simon, Dorez, Souriau, et des conseilleurs munacipaux, parmi lesquels nous notons MM. Antoine et Burté.

Déjà de délitescentes toilettes forment parmi les habits noirs de jolies taches claires. On salue les dames, ravies de recevoir, charmées d'être reçues.

Nous voyons passer M. le préfet, M. le général Gœtschy, les généraux Kaufmant, Lefebvre, le procureur général, MM. Adam, recteur de l'Université ; Auerbach, doyen de la Faculté des lettres ; Floquet, Dreux, vice-président de la Chambre de commerce ; François Villain, Stoffel, Coanet.Daum, Bellieni. Spire, Lachasse, Tourtel, Krug, de Langenhagen, sénateur de Meurthe-et-Mo selle ; Mercier, de la Société industrielle de l'Est ; René Mougenot, vice-consul d'Espagne ; Louis Laffitte, secrétaire général de la Chambre de commerce, qui a si merveilleusement organisé cette réception ; Brisson, directeur des postes et télégraphes.

D'autres encore passent, — on était deux cent quarante au banquet, — dont nous ne pouvons, dans la hâte de l'entrée, recueillir les noms et auprès desquels nous nous excusons, puisque le temps ne nous permet pas de tes citer.

Le banquet

On donne te bras aux dames et on pénètre dans la salle du banquet. Les tables sont parées de fleurs. Les lumières font étinceler les bijoux et donnent une plus radieuse beauté à la grâce des invitées.

Tout de suite les conversations s'animent. On est vraiment entre amis de race et de cœur.

La retraite

Et le dîner est à peine terminé que le président, M. Dreux, invite ses hôtes à contempler aux balcons de l'hôtel de ville le spectacle de la retraite militaire dans le cadre admirable de la place Stanislas.

Une foule immense et enthousiaste fait une opposition d'ombre mouvante aux lumières qui dessinent les silhouettes des mouvements.

Voici la Marche Lorraine, Sambre-et-Meuse, l'Hymne Espagnol, la Marseillaise. Les tambours ont remué profondément le cœur des Lorrains, les clairons ont vibré, les ordres brefs ont été exécutés avec un ensemble émouvant. Et ce sont des bravos, des ovations, des cris de « Viva Espana!» ! mille fois répétés.

— Jamais, disent nos hôtes, nous n'avons vu un spectacle plus beau, ni senti de plus près les sympathies de la France.

Et ils répondent avec enthousiasme : « Vive la France! Vive Nancy!»

Mais les musiques se sont éloignées. On ne perçoit guère plus que le tumulte décroissant et profond des tambours.

Les toasts

Pendant que les Nancéiens, maintenant groupés sous les balcons, acclament encore leurs hôtes, on revient dans la grande salle pour entendre les paroles qui vont être échangées.

M. Dreux, président, donne la parole à M. le préfet.

Discours de M. le préfet

M. Reboul, préfet, au nom du gouvernement et du département de Meurthe-et-Moselle, est heureux d'adresser ses meilleurs souhaits de bienvenue à nos hôtes espagnols.

C'est pour lui une tâche joyeuse et un devoir agréable qu'il est heureux de remplir. Cette réunion, dit-il, a permis de resserrer les liens séculaires qui unissent les deux pays.

Il se fait l'interprète de la population lorraine en proposant de lever le verre à Sa Majesté Alphonse XIII, à Sa Majesté la reine et aux augustes infants et infantes. (Applaudissements.)

M. José Beneyto

M. José Beneyto, secrétaire d'ambassade du roi d'Espagne, s'exprime avec beaucoup 1d'éloquence. Son toast, très court, soulève de vifs applaudissements, car il boit à M. Raymond Poincaré, président de la République, et à la prospérité de la France.

M. Dreux, vice-président de la Chambre de commerce

M. Dreux présente tout d'abord les excuses de M. Vilgrain, retenu chez lui par un deuil cruel; et lui transmet l'expression de la sympathie de tous. Il excuse aussi M. Cavallier.

Après félicité d'entrer en rapports avec les hautes personnalités qui composent la délégation, M. Dreux salue le secrétaire de l'ambassade d'Espagne à Paris, M. Carlos Prast, sénateur, M. le comte de Montornès, M. Victor Lourties, président du Comité d'organisation des fêtes franco-espagnoles, M. le sénateur Léon Barbier, M. le sénateur Mascuraud, M. Lucien Prévost, M. le sénateur Decker-David, M. Jules Nicklausse, M. Becker secrétaire général du Comité, M. le maire de Nancy, M. le préfet, M. le recteur Adam, M. le général Gœtschy, en regrettant l'absence du général Pomine.

Pour chacun M. Dreux a un mot aimable et juste.

« Comme vous le voyez, c'est la Lorraine active et laborieuse, la Lorraine qui pense et qui travaille que vous trouvez réunie ici pour vous accueillir et vous fêter ; c'est la Lorraine toute entière qui salue et acclame en vous tes digues enfants de la noble et chevaleresque nation espagnole, et qui se réjouit de pouvoir vous témoigner ses sentiments de vive sympathie pour vous et pour votre beau pays. »

M. Dreux rend ensuite à la valeur, à la dignité, à la volonté, à la persévérante énergie de l'Espagne un hommage ému, et associe à cet hommage les dames espagnoles, les aimables Parisiennes, et les dames nancéiennes qui sont le charme de cette assemblée.

Il rappelle la visite de l'après-midi et des usines en termes précis ce que l'on verra demain à Pont-à-Mousson et dans le pays de Briey.

Sa pensée se porte encore vers le Maroc où la valeureuse armée espagnole et notre chère armée française luttent parallèlement avec tant de vaillance et d'abnégation pour la noble cause de la civilisation et du progrès. Il souhaite que bientôt, la pacification accomplie, on se retrouve là-bas, prêts à coopérer en toute confiance et en parfaite loyauté à l'organisation et à la mise en valeur des importants territoires dévolus à chacun de nos deux pays.

« Venant à la suite de la visite de votre gracieux souverain à Paris et de celle de la délégation française, continue M. Dreux, votre séjour en France contribuera grandement à un rapprochement que nous souhaitons tous pour le plus grand bien et la plus grande prospérité de votre pays et du nôtre.

« Vous avez vu flotter en ville, comme pour saluer votre arrivée, les couleurs espagnoles mariées aux couleurs françaises.

Mais peut-être n'avez-vous pas remarque un troisième étendard, celui de notre chère Lorraine, dont les conteurs sont exactement les mêmes que celles de l'Espagne. Ne voyez-vous pas dans cette identité de pavillon le symbole des communes sympathies qui nous ont groupés ici ce soir et aussi le présage union plus étroite entre nos deux grands pays ? » (Bravos répétés.)

En terminant, M. Dreux boit à la prospérité de l'industrie, du commerce espagnols, de la grandeur de l'Espagne

Une immense ovation salue les derniers mots de l'orateur.

Le maire de Nancy

« C'est 'à mon tour, dit M. Laurent, de remercier les organisateurs de cette promenade à travers la France, qui vous a conduits jusqu'à Nancy. C'est un grand honneur pour nous que vous ayez choisi la Lorraine et sa capitale. Tous nos com patriotes se sont efforcés de s'en rendre dignes en vous recevant comme vous méritiez de l'être.

Le maire félicite la Chambre de commerce d'avoir organisé cette réception avec tant de cordialité. Sans doute la municipalité l'a aidée du mieux qu'elle a pu, mais ce qu'elle n'avait pas préparé, c'est l'accueil enthousiaste que la population a fait aux délégués espagnols, et cela, dit-il nous réjouit plus que tout.

Vous entendez encore retentir les acclamations qui vous ont salués lors de vôtre apparition au balcon de l'hôtel de ville. Ces acclamations, toutes spontanées, partaient du cœur, et vous pouvez croire en leur sincérité.

Ce qui a parlé aussi sur cette place, à vos âmes et à vos esprits, c'est l'armée française. Vous l'avez applaudie, messieurs, et cela nous a profondément touchés. Cela nous a touchés, car nous sommes ici sur une frontière mutilée que nous ne voulons pas qu'on mutile encore, et nos amis doivent le savoir. » (Longue salve d'applaudissements.)

Après avoir remercié le général commandant le 20e corps, pour le spectacle si beau et si confortant qu'il nous a offert ce soir, M. le maire boit à l'entente cordiale de la France et de l'Espagne.

M. Pedro Prast

M. Pedro Prast, sénateur, président de la Chambre de commerce de Madrid, est tout confus, dit-il, car il ne sait comment remercier de l’accueil qui a été fait à ses compatriotes.

De Nancy, il ne connaissait que ses Facultés, dont le renom a pénétré jusqu'au plus profond de l'Espagne. Mais Nancy commerçante, Nancy industrielle, il l'ignorait. Aussi a-t-il été surpris et heureux de la connaître sous un autre jour qui permettra aux deux nations amies de se pénétrer désormais davantage.

Il a vu aussi l'armée française. Il en a ressenti une telle impression qu'il ne pourrait l'exrpimer qu'en se servant de sa langue maternelle.

Après avoir remercié et félicité le général Gœtschy, M. Prast lève son verre aux soldats héroïques français et espagnols qui combattent au Maroc pour la grandeur de la patrie et la gloire du drapeau. (Longs applaudissements.)

M. Zurano

M. Zurano, président du Circulo mercantil de Madrid, parle en espagnol.

« Gracias, dit-il, à Paris, à Nancy, à tous! Gracias aux dames qu'il salue tendrement. »

Il parle des bienfaits du travail, de la paix, et chante l'harmonie générale.

« Gracias à l'année qui défend la patrie et gracias à l'armée des travailleurs, qui l'a fait plus grande et plus prospère. »

Il termine en faisant des vœux pour que les avis qui, dans les trains, sont écrits en français, en anglais, en italien, le soient un jour en espagnol, car ce sera la preuve que les Espagnols voyageront alors en France, heureux prétexte de relations plus intimes entre les deux sœurs latines.

M. le comte de Montornes

M. le comte de Montornes, gentilhomme du roi, vice-président de l'Association des agriculteurs remercie à son tour pour la réception grandiose dont il est le témoin ému. Il rend hommage au génie français qu'il a toujours admiré, et il veut voir se resserrer davantage les liens qui unissent tes deux pays.

Il boit aux dames, à la municipalité, à la Chambre de commerce, et à toutes les corporations lorraines.

M. Decker-David

Le sénateur du Gers prend la parole au nom du comité national des fêtes franco-espagnoles. Il est avec les deux gouvernements pour abaisser tes barrières douanières qui entravent du l'essor du commerce et de l'industrie entre deux pays faits pour s'entendre et s'aimer.

Il rappelle qu'il est né en Lorraine, et décrit avec une joie émue la richesse inouïe du pays de Briey. Il rend un hommage délicat à M. Barbier, sénateur de la Seine, et à M. Mascuraud, dont ces belles fêtes sont son œuvre. (Applaudissements.)

M. Léon Cocagne

M. Léon Cocagne, président de la Chambre de commerce française de Madrid, approuve et se réjouit de la solidarité qui existe entre la Chambre de commerce de Madrid et les Chambres de commerce de France. Il boit à la prospérité des deux nations. (Bravos répété.)

M. de Langenhagen

Le sénateur de Meurthe-et-Moselle s'en voudrait, après tant de discours, de retenir plus longtemps l'attention des convives, il s'associe à tout ce qui a été dit, aux vœux qui ont été formulés et boit à l'Espagne et à la France. (Applaudissements.)

M. Mascuraud

L'honorable sénateur et président du comité républicain du commerce, de l'industrie et de l'agriculture, craint qu'il y ait de sa part, en raison de l'heure tardive, témérité à prendre la parole. Mais il n'est pas possible de ne pas répondre aux paroles si bienveillantes du président de la Chambre de commerce de Nancy.

— S'il y a une ville que nous aimions, dit-il, c'est bien la capitale de la Lorraine qui, depuis quarante ans, a émerveillé le monde par son labeur, son énergie et sa prospérité. Il rappelle les dernières élections municipales et félicite les républicains d'avoir conquis le pouvoir.

Après avoir fait un éloge mérité de M. Laurent, maire, dont il montre le talent d'administrateur, il boit aux femmes espagnoles et françaises qui aideront à sceller l'entente cordiale qui doit réunir les deux pays.

Après la fête

Une longue ovation accueille le discours de M. Mascuraud, prononcé avec une conviction ardente.

Mais l'heure est venue de se retirer pour repartir demain matin vers les industries de Briey. Dans le grand escalier de l'hôtel de ville, M. Mascuraud se réjouit de la réception affectueuse que Nancy a faite aux Espagnols, et se promet encore d'accompagner chez nous d'autres hôtes encore, qui seront aussi des amis.

Vive l'Espagne! Vive Nancy!



Albums de cartes postales
Fêtes et manifestations
Guerre 1914-1918
Webmaster - Infos
Ecrire à Grouillot