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L'Est républicain du dimanche 20 janvier 1901

La revue des décorations

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La revue des décorations a eu lieu, samedi matin, à neuf heure et demie et, contrairement à l'usage, elle a été passée, place Carrière.

Malgré qu'il n'y eut à cette cérémonie annuelle que des détachements assez restreints de tous les corps de la garnison et les jeunes soldats, la place Carrière semblait bien étroite pour les évolutions nécessaires. Lorsqu'après la revue, les troupes se sont préparées pour le défilé, on a fait évacuer la place en toute hâte aux jeunes recrues.

Ça a été un pas gymnastique désordonné, une évacuation précipitée, bien exceptionnel dans les habitudes militaires.

Quoiqu'il en soit, malgré le défaut d'espace, la solennité, favorisée par un clair soleil, a été très belle.

Les troupes avaient une formation de ligne déployée, les anciens en tenue de campagne avec le campement, les bleus en tenue du dimanche. Aucun officier n'était monté.

A neuf heures et demie, le général de Monard est sorti du palais du Gouvernement. Les troupes lui ont été présentées par le général Michel, de la 22^e brigade. le général en chef était accompagné du général de Cornulier-Lucinière, des généraux de brigade de l'intendant militaire de Govin, du colonel Marga, commandant le génie du 20^e corps.

La revue proprement dite a duré à peu près un quart d'heure, après quoi il a été procédé à la remise des décorations avec le cérémonial d'usage.

Les nouveaux décorés et médaillés, étaient placés en face le palais du Gouvernement.

Citons, parmi les nouveaux décorés : MM. l'intendant militaire de Govin, les lieutenants-colonels territoriaux Collet, Labarre et Mathieu, si connus et si estimés ; M. le commandant Grohin, du 79^e ; les capitaines Mengins, du 26^e ; Morel, du 69^e ; M. l'abbé Girard, aumônier de l'hôpital militaire. Plusieurs gendarmes et un forestier ont reçu la médaille militaire.

Le défilé a eu lieu, les troupes venant de la direction de l'Arc-de-Triomphe et s'en allant par la place Saint-Epvre.

Au passage des régiments dont les drapeaux étaient salués par la foule assez nombreuse, des cris nourris de « Vive l'armée ! » ont retenti.

A dix heures trois quart, tout était fini, et la place Saint-Epvre, avait repris sa physionomie habituelle.