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L'Est républicain du jeudi 10 septembre 1914

Nancy bombardé

Plus de 40 obus tombent sur notre ville - La moitié seulement éclate

Dégâts et victimes

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Il fallait s'y attendre. A la faveur d'une noire nuit d'orage, les Allemands on pu amener quelque pièces — très probablement deux — assez près de Nancy pour envoyer quelques boulets sur notre ville.

Il était environ 11 heures 20 quand le premier obus, après le sifflement bien caractéristique, a éclaté sur nous.

La plupart des gens dormaient et beaucoup, dans la stupeur d'un subit éveil, on cru simplement que la foudre venait de tomber non loin d'eux.

A ce moment d'ailleurs, l'orage battait sont plein et une pluie diluvienne tombait au milieu des éclaires et des roulements de tonnerre.

Mais voici un nouveau sifflement et un second éclatement. Plus de doute, il s'agissait bien d'un bombardement.

On fit alors ce que la prudence commande en pareille occurrence. On abandonna rapidement son lit et les habitants des étages supérieurs descendirent au rez-de-chaussée et surtout dans les caves.

Deux par deux

Une fois en sûreté, on laissa tranquillement passer la tourmente, en essayant de répéter les endroits sur lesquels la mitrailleuse s'abattait.

Il y avait généralement deux coups très rapprochés, on pourrait dire deux coups jumeaux. Mais si le premier éclatait avec un vacarme assourdissant, le second était beaucoup plus sourd, et l'on pouvait se demander même si le dernier avait produit son effet.

De temps en temps, l'éclatement était suivi du bruit crépitant d'une toiture brisée.

On peut évaluer à une cinquantaine le nombre des obus qui se sont abattus sur notre ville; entre 11 heures et minuit 45.

Dans l'intervalle, on avait pu entendre à partir de minuit, la réponse très nette de notre artillerie. Puis, tout s'était tu, en même temps que cessait également l'orage.

Ce fut bientôt de toutes parts, une ruée des habitants dans les rues. Insoucieux du danger, nos concitoyens étaient avides de se rendre compte des dégâts.

Incendie

Des lueurs d'incendie guidaient les curiosités. Le feu était, disait-on, dans une fabrique de brosses de la rue Sainte-Anne.

On voyait aussi des flammes dans les parages du Marché, vers la rue de la Hache, et rue Saint-Dizier.

Nos braves pompiers étaient d'ailleurs depuis longtemps sur les lieux et tous les sinistres ont pu être, grâce à leur activité, rapidement conjurés.

Les dégâts et les victimes

L'église Saint-Sébastien a été pour sa part honorée de deux boulets. L'un a troué l'horloge en plein centre. Un autre a frappé le coté gauche de l'édifice, se bornant à enlever quelques plâtras. Aux alentours, des fenêtres et des marquises en verre ont eu leurs vitres brisées. Il en a été de même de la vespasienne qui se trouve à l'angle de la place, en face de la rue Saint-Thiébaut.

Le tir allemand semble concentré sur un espace assez restreint, allant de la rue Jeannot et de la rue Sainte-Anne à la rue Clodion, en passant par la rue de la Fayencerie, d'un côté, et ne dépassant pas de l'autre côté, la rue de la Hache.

Rue Jeannot, 11, une bombe a enfoncé la toiture et est allée ressortir par une fenêtre du second étage. Une autre a démoli un pan de mur de l'école de filles, dirigée par Mlle Belliéni. Les locataires de l'immeuble, au nombre de 24, étaient heureusement descendus dans les caves.

Rue Sainte-Anne, deux boulets sont également tombés. L'un, comme on l'a vue a mis le feu à la fabrique de brosses, l'autre a enfoncé un mur. Il y aurait eu, malheureusement, là des victimes. Une femme aurait été tuée, ainsi que le bébé qu'elle portait sur les bras.

Un autre enfant suivait, mais il pas eu de mal.

Au numéro 22 de la rue Saint-Nicolas, la charcuterie Louis a beaucoup souffert. Une dizaine de personnes s'étaient réfugiées dans les caves. Soudain, un nouvel obus éclate, défonce le trottoir, et brise une conduite d'eau. Un torrent s'échappe aussitôt de la blessure et, par un soupirail, inonde la cave, que tous les réfugiés doivent évacuer au plus vite, sous peine d'être noyés.

Deux bombes aussi, rue de la Fayencerie, à l'angle de la rue Saint-Nicolas. L'une a ébréché la corniche. L'autre n'a pas éclaté. Elle est restée dans le grenier. Une corniche est aussi entamée au numéro 9 de la rue Saint-Nicolas.

Dans la rue de la Hache, une bombe a allumé un incendie, chez M. Fribourg, banquier. Le feu a été éteint définitivement vers 3 heures et demie. On ne croit pas qu'il y ait là des victimes.

La rue Saint-Dizier n'a pas été plus épargnée que la rue Saint-Nicolas, sa voisine.

Une bombe a éventre une fenêtre du prendre étage de la maison Henrion, tuant Mme Terlin, une octogénaire, et sa bonne, une seconde a fait de gros dégâts à la pharmacie Carnet ; une troisième a semé, parmi les plâtras, les marchandises de la mercerie Beffeyte. Deux personnes auraient été tuées, ou grièvement blessées, au numéro 57 de la rue Clodion. On parle d'une femme qui a le ventre ouvert, et d'une jeune fille qui a les jambes broyées, mais on n'a pas encore de renseignements très précis à ce sujet.

Dans la rue de la Hache, une bombe a allumé un incendie, chez M. Fribourg, banquier. Le feu a été éteint définitivement vers 3 heures et demie. On ne croit pas qu'il y ait là des victimes.

La rue Saint-Dizier n'a pas été plus épargnée que la rue Saint-Nicolas, sa voisine.

Une bombe a éventre une fenêtre du prendre étage de la maison Henrion, tuant Mme Terlin, une octogénaire, et sa bonne, une seconde a fait de gros dégâts à la pharmacie Carnet ; une troisième a semé, parmi les plâtras, les marchandises de la mercerie Beffeyte.

Deux personnes auraient été tuées, ou grièvement blessées, au numéro 57 de la rue Clodion. On parle d'une femme qui a le ventre ouvert, et d'une jeune fille qui a les jambes broyées, mais on n'a pas encore de renseignements très précis à ce sujet.

Les autorités

M. Mirman, préfet, M. Simon, maire de Nancy, M, Devit, adjoint, et M. Prouvé, conseiller municipal, ont rendu visite aux blessés et porté le réconfort de leurs paroles et leurs condoléance» aux familles éprouvées.

Un cordon d'agents a été établi, à hauteur du Marché, rue Saint-Dizier, pour empêcher une foule de plus en plus nombreuse de contrarier le travail des pompiers et des sauveteurs, et aussi de marcher sur les fils électriques rompus. * * *

La belle insouciance

Beaucoup de gens, avides de souvenirs, cherchaient un peu partout, notamment devant Saint-Sébastien, quelques débris d'obus.

Il était curieux, et surtout consolant, de constater la belle insouciance du public nancéien, qui, le premier émoi passé, courait de toutes parts aux nouvelles. Si les Allemands ont cru nous terroriser, ils se sont complètement trompés. Nous ne sommes pas, ici, de la race des trembleurs.

D'où provenaient les boulets, et comment les artilleurs allemands avaient-ils pu amener leurs pièces à un endroit propice à ce bombardement. On assure que leurs pièces étaient postées entre Seichamp et Saulxures, et que c'est grâce à un armistice obtenu pour enterrer leurs morts que, violant la parole donnée, ils avaient pu préparer dans l'obscurité de la nuit, leur bel exploit de barbares.

Mais leurs artilleurs doivent à présent savoir le prix de leur traîtrise. Nos pièces, en effet, ont eu rapidement raison des leurs, et on nous assure que notre infanterie à chassé tous ces criminels la baïonnette dans les reins.

Puisse la leçon leur servir, et puisse-t-elle aussi nous bien mettre dans la tète que tous ces soi-disant armistices pour relever les blessés et enterrer les morts ne servent en réalité aux Allemands qu'à nous tendre d'abominables guets-apens.


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L'Est républicain du samedi 12 septembre 1914

Obsèques

Aujourd'hui, à 10 heures et demie du matin, on été célébrées les obsèques de Mmes Henriette Wagner, mère et fille, 91, rue Charles III, les premières victimes du bombardement de l'autre nuit.

La cérémonie religieuse eut lieu au temple protestant.

Une assistance nombreuse et émue accompagnait les deux chars funèbres qui disparaissaient sous une profusion de fleurs et de couronnes dont une offerte par la ville de Nancy.

La municipalité était représentée par MM. Peltier, adjoint, et Bussières, conseiller municipal.

La double inhumation a eu lieu au cimetière du Sud.

Les bombes

Aujourd'hui, les obus qui n'avaient pas fait explosion au cours du bombardement de l'autre nuit ont été transportés dans un terrain des environs de Nancy où ils ont été détruits par les artilleurs, en présence de M. le Maire de Nancy et de M. Faivre, commissaire central.


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L'Est républicain dimanche 13 septembre 1914

Obsèques

L'après-midi de vendredi a etc marquée encore par les obsèques des victimes du bombardement. Le passage des chars funèbres a péniblement impressionné la population qui se découvrait au passage des cercueils.

Mme Stéphanie Helbling, la malheureuse domestique de Mme Hanrion, a été inhumée au cimetière du Sud.

A trois heures, une touchante cérémonie a réuni dans l'église Saint-Nicolas les nombreux amis de Mme Alice Hanrion, âgée de 27 ans seulement, que l'atroce événement a surprise dans sa chambre au moment même où elle tentait de fuir avec ses enfants et sa bonne.

La jeune femme laisse d'unanimes et sincères regrets.

Elle était l'épouse de M. Edmond Hanrion, le sympathique négociant de la rue Saint-Dizier, qui a été lui-même atteint par un éclat d'obus allemand sur la ligne de feu et qui, pour cette blessure, est actuellement en traitement dans un hôpital du centre de la France.

Son beau-frère, M. Auguste Fortin, sert dans une place forte de la frontière, avec le grade de maréchal des logis chef d'artillerie.

La fin tragique de Mme Hanrion plonge dans le deuil une des plus vieilles et des plus honorables familles nancéiennes.

Par la miraculeuse intervention d'un ami, les deux enfants âgés l'un de deux ans et de quelques mois à peine ont échappé à une mort certaine.

C'est leur sauveteur qui ouvrait la marche du convoi funèbre qui s'est lentement dirigé vers le cimetière de Préville où l'inhumation eut lieu dans un caveau de famille.

La préfecture et la mairie étaient représentées. Aucun discours n'a été prononcé.

L'assistance s'est retirée en proie à une vive émotion en exprimant aux membres des familles Hanrion-Terlin-Fortin ses compliments de condoléances.

Une profusion de fleurs et de couronnes témoignaient des sentiments qu'inspirait la malheureuse victime aux personnes qui l'ont connue.

A quatre heures et demie après-midi, une aussi triste cérémonie emplissait d'une foule énorme l'église Saint-Sébastien où se remarquent, on le sait, les traces de l'odieux bombardement.

Deux autres victimes, Mmes Élise Berger et Perrin, tuées rue Clodion par les éclats d'obus, ont reçu le suprême hommage de leurs amis, de leurs voisins, de tous les Nancéiens soucieux d'honorer les martyrs de la guerre et d'apporter quelques paroles de consolation à ceux d'entre eux qui sont éprouvés si douloureusement dans leurs plus chères affections.

L. C.

Après l'orage

On commence à effacer un peu partout les traces que l'attentat contre Nancy a laissées.

Ici on étaie un peu de mur qui menace ruines ; là on remet on état un escalier démoli par une explosion d'obus ; ailleurs, les équipes de couvreurs réparent le désordre d'une toiture ; plus loin, on bouche les trous creusés dans quelque trottoir.

Les travaux sont activement menés, sous la direction de M. Thomas, architecte municipal de la ville de Nancy, dont le zèle est secondé par les chefs et le personnel de ses services

M. Caivayrac, directeur de la Compagnie des tramways, avait de son côté pris les dispositions nécessaires pour le rétablissement de la circulation des cars sur la partie endommagée du réseau, notamment rue Saint-Dizier.

M. Faivre, commissaire central, avait prescrit de sévères mesures d'ordre : M. l'officier de paix Robin et plusieurs brigadiers avaient établi en maints endroits des barrages qui ont réussi à prévenir tout accident.

La foule, en effet, a continué pendant toute la journée de vendredi, des promenades à travers les quartiers éprouvés.

Une pitié attendrie se mêlait à la curiosité publique. Les lèvres restaient muettes ; mais les yeux s'illuminaient de colère.

Les rues Saint-Nicolas, de la Hache, Sainte-Anne et Didion avaient été, dès la veille, débarrassées en toute hâte des matériaux, des éclats de verre, des plâtras et des morceaux de tuiles qui jonchaient trottoir et chaussée.

D'indispensables précautions ont été prises dans les immeubles éprouvés ; plusieurs logements sont évacués. Il ne reste plus guère que des décombres calcinés de la brosserie Pichard ; mais, grâce aux efforts des pompiers, les progrès de l'incendie ont pu être assez rapidement circonscrits dans la banque Fribourg.

Le cimetière du Sud n'a pas été épargné ; et l'on note les dégâts occasionnés par les projectiles à une dizaine de sépultures, ainsi qu'au mur de clôture. Comme à Eylau,

Les bombes pleuvaîent sur notre cimetière,

Comme si l'on cherchait à tuer les tombeaux.

Dans la petite rue Crevaux, la chapelle des Dominicains a été sérieusement atteinte. Un contrefort de l'édifice s'est écroulé ; de superbes vitraux sont réduits en miettes ; l'abside a beaucoup souffert.

La toiture de la maison Closse, rue Saint-Dizier, a perdu quelques tuiles ; celle de la bonneterie Charleville, rue du Genéral-Drouot, montre à nu ses charpentes, ses voliges, comme un squelette ; une maison de la rue Didion, traversée de part en part, indique dans trois logements aux cloisons abattues le trajet d'un projectile ramassé non loin de là par un ouvrier.

Mais la foule a surtout stationné longuement devant la corderie Hanrion-Terlin, rue Saint-Dizier, littéralement éventrée par une brèche énorme, au bord de laquelle on aperçoit le petit berceau des orphelins échoué comme une fragile épave dans le naufrage où leur jeune mère a été tuée.

Presque ausi singulier, ce caprice de la dévastation qui, près de là, révèle, au troisième étage, un appartement où sont visibles les brimborions ; boule de cristal, motif en papier, dont on aime à garder chez soi le charme simple et la naïve coquetterie. Au mur sont attachées, intactes et brillantes, les batteries de cuisine.

Les travaux entrepris par M. Thomas, architecte municipal, se poursuivent sans relâche ; le souvenir de la nuit de mercredi s'effacera ainsi dans nos rues, comme s'atténue peu à peu dans l'esprit des Nancéiens, tournés maintenant vers les immenses espoirs qui promettent à la patrie son prochain salut avec la disparition des hordes criminelles dont la férocité a souillé de sang innocent le sel de la Lorraine.

A. L.

Aux sapeurs pompiers

Au cours du bombardement qu'a subi Nancy, plusieurs incendies ont éclaté dans notre ville.Le corps des sapeurs-pompiers nancéiens, dont on connaît l'admirable dévouement, — dévouement qui s'est manifesté en mainte circonstances, — a été une fois de plus, à la hauteur de sa tâche.

Sans souci des obus qui pleuvaient autour d'eux, nos sapeurs sont restes bravement sur la brèche, luttant contre le fléau qu'ils purent circonscrire. Justement fier de la belle conduite du corps des sapeurs-pompiers, M. le maire de Nancy vient de le citer à l'ordre du jour en adressant à M. le commandant la compagnie des sapeurs-pompiers, la lettre suivante :

Mon cher Capitaine.

Le corps des pompiers de Nancy s'est trouvé, cette nuit, par suite du bombardement qu'a subi la ville, obligé de parer brusquement à plusieurs incendies allumés à la fois. Dans cette circonstance difficile, nos pompiers ont fait preuve d'un sang-froid et d'un courage au-dessus de tout éloge, continuant leur tâche d'extinction et de sauvetage sans se soucier des obus qui pleuvaient près d'eux. Votre compagnie, si bien dirigée, mérite, dans la circonstance, d'être citée, une fois de plus, à l'ordre du jour.

Commandant, officiers, sous-officiers, sapeurs et volontaires, dont l'un de nos meilleurs concitoyens, bienfaiteur insigne de la compagnie, tous ont exposé héroïquement leur vie, dans l'accomplissement de leur difficile mission. Je tiens à vous adresser, mon cher capitaine, au nom de tout le Conseil municipal, nos plus hautes félicitations et vous prie le les transmettre aux officiers, sous-officiers et sapeurs sous vos ordres. Toute la population nancéienne sait ce qu'elle vous doit, et s'associera à cet hommage.

Veuillez, mon cher capitaine, agréer l'expression de mes meilleurs sentiments.

Le Maire,

Signé : G. SIMON.

Comme le dit, très justement M. le Maire de Nancy, la ville s'associera à cet hommage mérité et, puisqu'il est question ici d'un bienfaiteur insigne de la compagnie, nous n’entonnerons personne en disant qu'il s'agit de M. Mengin, avocat, ancien bâtonnier, dont on connaît les brillantes qualités de cœur et d'esprit.


BmN Kiosque lorrain

L'Est républicain du lundi 14 septembre 1914

Habitants de Nancy

Vous avez été soumis à un bombardement d'intimidation.

Malgré les victimes innocentes qu'il a faites et que je salue, et les dégâts qu'il a commis, vous avez conservé votre sang-froid et votre moral. Je vous en félicite

Grâce au succès de nos armées et à la résistance des troupes appelées à votre protection, tout danger, pour la sécurité de la capitale de la Lorraine est actuellement conjuré. Je suis heureux de vous en informer.

Général LÉON DURAND.


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Émile Badel

Les bombardements de Nancy : ville ouverte 1914-1918

Imprimerie A. Crépin-Leblon (1919)

La Cathédrale reçut ce jour-là le baptême du feu. La bombe étant tombée devant l'ancien Palais primatial (imprimerie Hinzelin de l'Impartial, les éclats tuèrent deux personnes et lapidèrent la façade de l'édifice de Léopold, jusqu'à la hauteur du premier étage de la tour Est.

Charkes Berlet

Un village lorrain pendant les mois d'août et de septembre 1914 : Réméréville

Imprimerie Bloud et Gay (1916)

Dans cet ouvrage publie un extrait du carnet de route du capitaine d'artillerie Metzler, commandant la 4e batterie d'artillerie lourde allemande :

« 9 septembre, 5 heures du soir. La 4e batterie a reçu la mission de prendre position à l'ouest de Réméréville pour bombarder Nancy.

Toutes les mesures nécessaires pour un départ de nuit sont prises. La direction du tir est déterminée au moeyn de la boussole. L'exploration du terrain en vue de reconnaître les chemis à suivre et l'emplacement du tir a lieu sans retard.

A 8 heures du soir, nous quittons notre position précédente, avec la voiture d'observation, 2 pièces, 4 voitures de munitions et de matériel. A minuit 10 (heure allemande), le feu est ouvert et dure jusqu'à 1 heure 50 du matin. 67 obus ont été tirés, plus 14 shrappnels. A 2 heures retraite et retour à la position précédente. A 5 heures, de nouveau en batterie, prêts à faire feu…»


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L'Est républicain

Données sur le bombardement

Bombardement des mercredi 9 et jeudi 10 septembre 1914

Durée : 23 h. à 0 h. 30

Nombre de projectiles : 80 obus

Divers points de chute des projectiles :

11, rue du Manège ;

7, rue Didion ;

11, rue Jeannot ;

Rue Jeannot (chaussée) ;

25, rue Sainte-Anne ;

26, rue Sainte-Anne ;

9, rue Saint-Nicolas ;

20, rue Saint-Nicolas ;

23, rue Saint-Nicolas (chaussée)

24, rue Saint-Nicolas (chaussée);

31, rue Saint-Nicolas ;

35 bis, rue Saint-Nicolas ;

44, rue Saint-Nicolas ;

62, rue Saint-Nicolas ;

8, rue de la Hache ;

18, rue de la Hache ;

33, rue de la Hache ;

45, rue de la Hache ;

98, rue de la Hache ;

28, rue de la Faïcenrie ;

66, rue Saint-Dizier ;

70, rue Saint-Dizier ;

76, rue Saint-Dizier ;

86, rue Saint-Dizier ;

89, rue Saint-Dizier ;

91, rue Saint-Dizier ;

98, rue Saint-Dizier ;

105, rue Saint-Dizier ;

111, rue Saint-Dizier ;

138, rue Saint-Dizier ;

10, boulevard Lobau ;

91, rue Charles-III ;

39, rue des Quatre-Églises ;

41, rue des Quatre-Églises ;

35 bis, rue Notre-Dame ;

3, place du Marché ;

3, rue Clodion ;

57, rue Clodion ;

Façade de l'église Saint-Sébastien (place du Marché) ;

Cimetière du Sud (18 obus).

Victimes civiles :

HEBLING STÉPHANIE, épouse de Léon Wenger, cuisinière, 30 ans.

JULIEN ALICE, épouse d'Edmond Thébaut-Henrion, sans profession, 27 ans.

LEY MARTHE, 12 ans.

MOUCHETTE MARIE-EUGÉNIE, veuve d'Étienne Berger, 39 ans.

PARISOT MARIEMÉLIE, veuve de Henry Ley, ménagère, 39 ans.

PERRIN JOSÉPHINE-ADRIENNE, épouse de J.-B. Morel, journalière, 31 ans.

REIFF HENRIETTE, épouse de Pierre Wagner, sans profession, 53 ans.

WAGNER HENRIETTE, modiste, 23 ans.



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